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La branche "continentale" des Colonna de Giovellina dont fait partie Alice, vieille famille corse noble d'origine génoise (de Pratu - U Pratu di Ghjuvellina - où elle est issue des seigneurs d'Omessa, les Biancolacci, suivant les lettres patentes de la République de Gênes du 23 Décembre 1662), descend pour la quatrième génération de Giovanni Francesco (1756 - 1826) et de Angelina Martina Gavini (? - ?), Giovanni ayant été en 1796 capitaine au 2ème Bataillon Royal Anglo-Corse. Historiquement, cette famille eut un rôle certain dans la vie politique et militaire de l'île au 18ème siècle. En 1751, on note la naissance de Lisandru Colonna de Giovellina, futur capitaine au Régiment Royal Corse et lieutenant-colonel au service du Roi de Naples. En 1770, Don Francescu Colonna de Giovellina est élu député de la Noblesse de la province de Corti. En 1769, il est nommé inspecteur de la piève de Caccia par le Comte de VAUX puis, en 1782, Commissaire du Roi près de la Ghjunta de Caccia.

Le père d'Alice (? - 1994), Charles Lucien Nicolas, né en 1892, lieutenant de vaisseau de réserve, avait convolé en juste noce en 1919 avec Henriette Bonnet-Masimbert, née d'une famille d'origine dauphinoise. Ce Charles avait une soeur, Hélène Marie Estelle Colonna de Giovellina (1894 - ?), propriétaire d'une exploitation forestière à Acqueville, dans le Calvados, qui convola en juste noce avec René Bonneau du Martray (1886 - 1969), propriétaire entre autre du domaine viticole de Corton-Charlemagne, près de Pernand-Vergelesse, en Côte d'Or. Alice, devenue par mariage la comtesse Le Bault de la Morinière, était donc la nièce par alliance de René. La nièce en question n'avait sans doute d'intérêt que l'immense fortune qu'elle pouvait investir de ses famille (Colonna) et belle-famille (Le Bault) par la prise de possession des biens de la famille Bonneau du Martray à la mort de René en 1969, notamment du domaine viticole de Corton-Charlemagne, actuellement administré par la famille Le Bault de la Morinière, car il est avéré qu'elle n'a jamais eu depuis Paris où elle habitait, un rôle actif dans la gestion du domaine, si ce n'est très rapidement celui de son mari. Famille de militaires, famille d'industriels également, les Colonna de Giovellina sont propriétaires à part entière depuis 2005 de l’entreprise de flacons de parfum de luxe Pochet-Deroche et de la cristallerie Lalique - Marie-Claude Lalique, verrerie de Courval, cristallerie qui a été vendue en 2008 par Gabriel Colona pour 44 millions d'Euros, suite à une diminution du chiffre d'affaire. Les héritiers de cette manufacture, fondée en 1623, ont décidé de sortir de la Bourse et de récupérer la totalité du capital afin de reprendre leur liberté. La famille possède également la marque hôtelière Bologo et le site d'échange Kelkoo. Pour le reste, la famille Colonna intervient dans ses diverses composantes essentiellement à Paris comme administratrice de sociétés, en particulier la holding Pochet S.A., à Hodeng-au-Bosc en Seine-Maritime ou se trouvent les verreries de Courval, et à Saint-Avit avec la SCEA d'Arras, dans le Loir-et-Cher, le seul secteur agricole et céréalier industriel constaté dans les activités de la famille.

Sur le plan local, il y a eu un mariage entre un "Marcel" Jules Colonna de Giovellina (1899 - 1984) et une Thérèse Tassin de Saint-Péreuse (1906 - 1991), fille de Joseph et d'Yvonne Rostang, le mariage ayant eu lieu le 10 juin 1929 en l'église de Saint-Péreuse, dans la Nièvre, au Nord de notre canton. Ce Marcel n'était autre que le frère, avec Charles, déjà cité, d'Hélène Marie Estelle, épouse de René Bonneau du Martray. Les trois frères et soeurs procédaient du couple Lucien (1852 - 1939) - Marcelle Gibon-Guilhem, épousée en 1888. Lucien - Auguste Napoléon Emmanuel Lucien Colonna de Giovellina (Constantine 1852 - Versailles 1939) - fut commandeur et membre du Comité consultatif de défense des colonies.

Les Colonna étant très nombreux en Corse, le nom du village ou du domaine possédé est, pour la noblesse, devenue la grande bourgeoisie après la Révolution, rajouté après le patronyme pour bien distinguer les lignées. Ainsi relève-t-on des Colonna de Cesari Rocca, d'Istria, de Bozzi, de Leca, d'Ornano, ou un matronyme comme pour les Colonna-Cecaldi, Colonna-Anfrani, etc.

Sources : Geneanet, 2007 ; Storia Corsica, 2006 ; Les Echos, 2005.