La famille Miron était à l'origine une famille de marchands originaire de Château-Chinon, avant de s'élever, par mariage et études, dans la hiérachie sociale. Au 18ième siècle, Nicolas Miron, fils de Jean Miron, arrière grand-père de Théodore Miron, était déjà comme son grand-père au 17ième siècle, chirurgien à Decize. La famille s'établit dans le canton de Moulins-Engilbert puis à Moulins-Engilbert même au cours du 18ième siècle où les professions notariales passent de père en fils. Hormis Château-Chinon et Moulins-Engilbert, la famille Miron est vue dans la Nièvre, dans ses diverses lignées, sur les communes de Saint-Péreuse, Montreuillon, Nevers, Saint-Eloi, Mhère, Beaumont-la-Ferrière, Saint-Gratien-Savigny, Brassy et Cessy-les-Bois. Les professions embrassées ont souvent été dès le 18ième siècles des professions médicales, juridiques et commerciales.

Des patronymes comme Lemoine, Guillier, Rebreget, Reullon, Moreau, Ravary, Duruisseau, Sallonnyer, Chanteclair, Pougault... apparaissent fréquemment, pour la branche "Moulinoise", dans les alliances matrimoniales contractées avec la famille Miron.

Jean-Baptiste Miron (1797 - 1839), dit Théodore, natif d'Imphy, notaire à Levault et maire d'Onlay à la suite de Du Cleroy, était le fils de Dominique Hugues Claude Miron (1771 - 1810), notaire, mort hélas à 39 ans, et d'Hélène Marie Frasey (1769 - ?) qu'il épousa en 1792 à Sauvigny-les-Bois ; il avait un frère, Arthur, dont nous reparlerons, qui a été, suivant Jacques Félix Baudiau, président du tribunal civil de Bellac avant de présider aux destinées de celui de Château-Chinon. Theodore Miron est le petit-fils d'Hugues Claude Miron (1732 - 1818) et de Thérèse Portepain (1737 - 1808), lequel Hugues Claude était, au milieu du 18ième siècle, notaire royal à Moulins-Engilbert. Quant à Jean-Baptiste Miron, le petit-fils, il devait se marier en 1822 à Sardy-lès-Epiry avec Augustine Bonamour de la Foultière (1804 - 1866) dont la souche familiale est bazocienne, d'Achun et de Sardy-lès-Epiry. Le couple, qui habitait, après Onlay, un vaste immeuble de la rue Coulon (celui qui servira plus tard au Trésor Public) aura quatre enfants connus à ce jour, Jean Baptiste Henry (1826 - 1864) qui décédera prématurément à Chougny, Joseph Marie Charles (1828 - 1882), les deux frères ayant épousé le 23 mars 1848 à Onlay les deux soeurs Létouffée, respectivement Marie Joséphine et Victoire Solange ; enfin Elisa Joséphine Louise (1831 - 1904) qui devait épouser en 1849 Jules Auvert, notaire à Moulins-Engilbert, et Arthur Simon Joseph (1835 - 1894), les deux premiers nés à Onlay et les deux derniers à Moulins-Engilbert. La famille disposait de près de 400 ha de terres réparties entre Onlay et Sermages.

Arthur (Simon Joseph) Miron, le tout dernier, mérite d'être noté. Marié en 1860 à Druy-Parigny avec Laurence Gary-Schmid, il fait jusqu'à son mariage une carrière militaire. Entré à 17 ans à l'Ecole de Saint-Cyr, il reste dans l'armée comme officier jusqu'en 1860, date de son mariage avec Laurence. Il s'adonne alors à des études scientifiques et suit pendant plusieurs années des cours à la Faculté des Sciences puis à l'Ecole Normale de Paris et est disciple du chimiste Sainte-Claire-Deville. Il applique ensuite ses connaissances à l'industrie : il perfectionne la fabrication du ruolz, qui n'était alors qu'à ses débuts ; il est nommé directeur des Laminoirs de la Compagnie des Forges de Franche-Comté. Mobilisé pendant la guerre de 1870, il fait brillamment la campagne des Vosges et du Jura et en revient avec les galons de capitaine et la Légion d'Honneur. Il reprend ses recherches et ses travaux, qu'il poursuit jusqu'à sa mort, qui survient en mai 1894.

Il aura deux enfants, dont François Marie (1861 - 1913) qui, comme son père, sera un esprit scientifique. Ingénieur civil des mines de formation, il s'intéressera particulièrement à l'électricité et publiera en 1896, "sur l'éclairage électrique", un ouvrage qui fera longtemps autorité. Mais sa production intellectuelle sera bien plus vaste et variée puisqu'en dehors de l'électricité, il publiera des ouvrages sur les eaux souterraines, les phénomènes volcaniques et les tremblements de terre où il abordera la catastrophe de la Martinique en 1902, les gîsements miniers, les huiles minérales et la photographie, ce dernier ouvrage, réédité trois fois, ayant été refondu et complété à titre posthume en 1925 dans sa troisième édition. François Miron épousera en 1892 Gabrielle Antoinette Paillard (1871 - 1902) qui, hélas, mourra à l'âge de 31 ans. Lui-même décédera en 1913 au cours d'une mission dont l'avait chargé une Société minière au Caucase. Bien qu'ingénieur à Paris, il était membre de la Société d'Histoire Naturelle d'Autun, et avait apporté à la Société des échantillons de laves et de cendres, provenant de la dernière éruption du Vésuve (avril 1906). Une rue de Paris, dans le 4ième arrondissement, porte son nom, mais il s'agit malheureusement d'une homonymie : le François Miron de la rue du quatrième arrondissement, près de l'Hôtel de Ville, était le prévôt des marchands de Paris de 1604 à 1609.

Arthur Miron est le neveux et filleul d'Arthur Miron dit le "Président Miron", appelé ainsi du fait de sa longue présidence au Tribunal Civil de Château-Chinon, et de ses nombreux bienfaits accordés à l'hospice de Moulins-Engilbert.

On ne détecte plus de naissances sous ce patronyme dans la Nièvre dès la première moitié du 19ième siècle. A cette époque, le patronyme était déjà surtout vu dans le Cher et les Côtes d'Armor. Actuellement, sa répartition se situe surtout, hormis Paris et l'Ile de France, le long de la côte méditerranéenne et dans le Haut-Rhinois. Cette répartition a toujours été atypique, quelles que soient les périodes, et semble plus correspondre à des zones ou des départements où l'urbanisation est déjà très poussée. Il semble que l'élévation intellectuelle de la famille dans un milieu socio-économique resté culturellement très élémentaire ait été indirectement responsable de son émigration vers des centres urbains intellectuellement plus élevés et valorisants.

Le patronyme de Miron, que l'on voit déjà aux 16ième et 17ième siècles par d'illustres personnages, dont un administrateur et architecte à l'Hôtel de Ville de Paris, est actuellement bien représenté au Québec, particulièrement sur les bords du Saint-Laurent et à Montréal.

Sources : Patrick Pougault sur Geneanet, 2007 ; Gabriel Vannereau, 1972 ; Gennièvre ; voir une généalogie de Jean-Luc Tissier sur GeneaNet.