Moulin à eau : établissement à caractère artisanal et/ou industriel établi sur une rivière ou une anse maritime (dans le cas particulier du moulin à marée) pour en exploiter la force motrice. Rappelons qu'un moulin (à eau ou autre) ne sert pas forcément à faire de la farine, mais peut être une forge ou une taillanderie (la force hydraulique actionne les soufflets et les martinets), une scierie (elle actionne les scies), une tannerie, une pompe à eau... Sans trop entrer dans les détails, un moulin à eau comprend son bâtiment proprement dit et sa roue (verticale ou, c'est plus rare, horizontale), ainsi que bien souvent une digue créant une retenue de réserve d'eau sur la rivière, et un ou des vannages qui permettent de régler et contrôler le débit de l'eau envoyé dans la roue, et de celle qui n'est pas utilisée. C'est le problème du franchissement de la digue par les bateaux qui va amener progressivement l'invention de l'écluse à sas.

A Moulins-Engilbert, les moulins à eau de la Brosse, de Chamcourt, de Commagny, les moulins Manchon et Bardot en sont les plus célèbres, sans parler des tanneries, installées à proximité. Pendant longtemps ces moulins étaient soumis à la banalité, c'est-à-dire à l'obligation imposée par les seigneurs à leurs vassaux de faire moudre leurs grains dans leurs moulins avec interdiction d'aller ailleurs, ou d'en construire dans l'étendue de la seigneurie, d'où des droits onéreux générés par ce monopole ou défaut de concurrence.