Durant la période gallique, la Bourgogne fut occupée par les Eduens. C'est de cette région que proviendrait le nom de famille Robert. Le nom Robert fut rencontré en Bourgogne, où cette famille bien connue avait sa place d'origine, depuis le Moyen-Âge. A l'origine, suivant Morlet, c'est un nom de personne, d'origine germanique Hrodberht>Rodberht (Hrod-, gloire; -berht, brillant, illustre).
Le patronyme Robert fut donc rencontré en Bourgogne, venu des provinces du Nord et, pour les lignées qui nous concernent, de la province belge de Liège. Véritable nom de tribu, les Robert ne tardèrent pas à envahir la région qui allait devenir, du fait se ses envahisseurs, les Burgondes, la Bourgogne. Le premier et le seul membre enregistré de cette famille en Bourgogne était Lancelot le Robert, seigneur de la Tour de Pancy et une partie d'Annoux, qui devint secrétaire du duc de Bourgogne, en 1445. Il fut assassiné par sa femme. Ses descendants furent enregistrés comme des propriétaires de la seigneurie de Pancy au dix-septième siècle. D'autres descendants respectés sous ce nom étaient : Hubert (1733 - 1808), peintre paysagiste (Arc de Triomphe); François (1731 - 1819), qui devint le géographe du roi et était un homme politique; Pierre-François-Joseph (1763 - 1826), membre de la convention nationale; Louis-Léopold (1794 - 1835), reconnu comme peintre suisse renommé; Louis-Benoit et Simon, qui tenaient le grade des généraux et furent créés des barons de l'Empire en 1811. Parmi les personnages les mieux connus de la Bourgogne se trouvent notamment Louis-Benoit Robert, Général, baron de l'Empire.
On trouve des Robert en Nouvelle France dès le 17ième siècle suite à diverses émigrations entreprises depuis le port de La Rochelle, d'où une présence significative de ce patronyme dans la Belle Province actuelle, le Québec.
Ce patronyme a pratiquement conquis toute la France. Il se voit surtout actuellement en Bretagne et plus particulièrement en Loire-Atlantique, la Loire ayant été un vecteur indéniable à leur déplacement vers l'Ouest. Du fait de leur grand nombre, un certain nombre de Robert adjoignirent à leur patronyme soit un surnom, soit un nom de lieu ou de domaine. Cette tendance apparut à la fin du seizième siècle. Signalons en particulier le cas de la famille, suisse actuellement, qui appela deux de ses dix enfants prénommés Pierre, Grandpierre et Petitpierre, surnoms qui furent adjoints au patronyme Robert et passés à la desendance. Le matronyme y est également adjoint : la lignée Robert-Rousseau s'est implantée de cette façon dans le Loiret et dans les Pays de la Loire. Notons aussi que ce patronyme est parfois passé au statut de prénom et que, pour éviter la confusion, certaines lignées se "réinventèrent" un nouveau nom de famille, souvent lié à celui de la terre, de la paroisse ou du lieu-dit d'établissement.
Sur la place moulinoise, les Robert suivirent la même évolution. En fonction du niveau social, le nom de domaine fut ajouté ou non. Ainsi a-t-on pu voir des Robert des Chevannes, des Robert de Villecourt, des Robert de Champcourt, des Robert de Saint-Pierre et des Robert du Gesnay. Au dix-septième siècle, on comptait déjà au moins six branches... Parmi elles, retenons Charles Robert de Chevannes, seigneur du-dit lieu, marié avec une demoiselle Gueneau, qui était docteur en médecine et dont l"un des descendants sera à l'origine, avec la branche des Robert de Vauzelles déjà existante, de la branche neversoise des Robert-Saint-Cyr. C'est une fille Robert du Gesnay, Jeanne Léonide, qui devait se marier avec Marie Louis Auguste dit Gustave Boucaumont, originaire de l'Allier, ingénieur des Ponts & Chaussées, un temps député de la Nièvre, concepteur et artisan en 1860 d'une place bien connue à Moulins-Engilbert après avoir été celui du pont ferroviaire sur la Loire à Nevers en 1850. Il devait mourir dix ans plus tard. Dans l'ensemble, les Robert se mariaient avec des familles bourgeoises des environs et l'on note souvent des noms de vieilles familles moulinoises comme des Pougault, des Isambert, des Ravary, des Duruisseau., Gueneau, Lemoine, Sallonnyer, etc...
Vieille famille moulinoise, les Robert sont détectés dès le quinzième siècle. On y voyait déjà des "gens de robe", tels Jean Robert, licencié, avocat au bailliage de Molins-lès-Engilbert, qui épousa en 1601 Marguerite Sallonnyer, fille de Jean Sallonnyer, conseiller à l'élection de Château-Chinon, et de Geneviève Desgranges. Charles François Robert de Chevannes (1737 - 1823) était maréchal des logis au château de Versailles pendant les évènements révolutionnaires de 1789. Il se retira à Lormes suite à la journée du 10 août 1792. Il avait reçu la Croix Saint-Louis en 1778 et était entré dans les gardes du corp du roi à l'âge de dix-huit ans ; il fit une bonne partie de la "Guerre de Sept Ans". Il avait épousé la fille d'un avocat, une certaine demoiselle Dubles de Loyselot. Jean-Baptiste Robert de Versilles (? - 1771), fils de Gilles Joseph Robert et de Jeanne Pougault, fut curé de Moulins-Engilbert à compter de 1733. Pendant la Révolution, les Robert jouèrent un rôle certain : Pierre Robert y fut receveur du district, bientôt remplacé par Baptiste Marie Robert, son fils, qui était également juge. Jean-Baptiste Robert de Villecourt, demeurant à Château-Chinon, le cautionna pour 30.000 livres. Jean Robert de Villecourt, son père, fit partie du jury d'accusation du district avec Guillaume Thollé et Joseph Ravary, pour ne parler que des plus connus. Guillaume Amable Robert de Chevannes (1752 - 1823) était avocat et juge au bailliage de Moulins-Engilbert, sa ville natale ; pendant la Révolution, il fut député du Tiers-Etat de la Sénéchaussée de Nevers aux Etats Généraux de 1789, avec Louis Parent de Chassy et Etienne Goussot, tous avocats. Il prêta le serment du jeux de Paume et demanda aux députés du Tiers de se constituer en Assemblée nationale. Il fut, après la Révolution, député à l'Assemblée Nationale et un excellent rapport qu'il fit sur les postes lui valut une place élevée dans cette administration. Il présida la députation de la Nièvre qui fut admise auprès de Napoléon pendant les Cent-Jours et reçut la Croix d'Honneur à cette époque. C'était le fils d'Amable Robert de Chevannes (1705 - 1787), lui même avocat, et de Jeanne Guillemette Alloury de Grandfond. (1727 - 1787). Né à Moulins-Engilbert, il devait y mourrir à l'âge de 81 ans.
Les Robert ont actuellement presque complètement disparu de la place moulinoise. Les seuls Robert existant actuellement sur la commune habitent à la Grétaude et, sur le canton, à Onlay. Nous n'avons pu établir si les quelques Robert du canton venaient en droite ligne des Robert de l'Histoire. Une certaine Florence Robert préside actuellement l'Association Vie Actice de Moulins-Engilbert (l'AVAME) qui regroupe des artisans, des commerçants et des professionnels libéraux ; elle est également secrétaire à l'Association des Amis du Vieux Château de Moulins-Engilbert. Le patronyme est cependant encore bien implanté dans la Nièvre, mais s'est replié sur le val de Loire, essentiellement sur Nevers. Cent-onze (111) naissances étaient enregistrées dans le département entre 1966 et 1990 sous ce patronyme, 131 entre 1941 et 1965, 117 entre 1916 et 1940, 77 entre 1891 et 1915.
Le patronyme de Robert n'est pas prêt de s'éteindre...
Sources : Jean Jaubert, 1837 ; Geneanet, 2007 ; Histoire et Généalogie des Robert, 2004.