La crise économique issue du krach boursier de 1929 provoque une réduction d’au moins un cinquième des transports ferroviaires de marchandises. Le réseau ferré à voie métrique de la Nièvre est progressivement disloqué, notamment après les réductions financières de l’Etat à partir de 1913 et les effets ravageurs de la première guerre mondiale. L'essentiel va être démonté en 1939, à l'exception de la ligne de Corbigny à Alligny qui va "faire de la résistance" jusqu'en 1951. Certaines voies métriques de la Nièvre, déjà très déficitaires, ont beaucoup souffert économiquement pendant le premier conflit mondial par le défaut d'entretien et n’ont jamais été remises en état. De petites voies ferrées à voies normales sont fermées aux voyageurs, comme celles de Nevers à Clamecy (1936) et de Château-Chinon à Tamnay (1932), de Clamecy à la Charité-sur-Loire par Entrain-sur-Nohain et de Cercy-la-Tour à Gilly-sur-Allier (qui va être déclassée et déposée en 1954). Dans ce contexte récessif, la voie métrique de Tamnay à Moulins-Engilbert en est l"une des première victime et ferme en 1933. Le 15 mars 1939, l'ensemble du réseau à voie métrique de la Nièvre ferme définitivement. Les autres voies ferrées, comme celle de Corbigny à Cercy-la-Tour, hautement déficitaires, affermées par la Société Générale des Chemins de Fer Economiques (SE), ne doivent leur salut que par des financements publics et militaires. En 1937, les chemins de fer nationaux concédés au PLM, et ailleurs aux divers réseaux nationaux, sont, suite à de graves difficultés financières, nationalisés avec la création de la S.N.C.F.. Les transports par la route sont freinés par l’interdiction faite à la création de nouveaux transports publics. Alors que se développent de nouvelles applications en technologies de construction de ponts et de chaussées (pont métalliques, autoroutes, électrification des premières lignes ferroviaires notamment, en Allemagne et à l’Ouest de Paris), les réseaux routier et ferroviaire dans le canton de Moulins-Engilbert n’évoluent guère, voire régressent avec la dépose complète et définitive en 1939 de la voie métrique de Tamnay à Moulins-Engilbert. |
Les chaussées goudronnées sont à peines refaites et élargies suite à l’augmentation de la circulation automobile. A ce point de l’histoire, la ruralité du canton semble échapper à l’évolution économique générale du pays : l’évolution du réseau est pratiquement nulle, les chemins ruraux et vicinaux ne sont toujours pas macadamisés. L’évolution des transports, l’essor de la grosse industrie dans les vaux de Loire et de Nièvre, et la crise économique agricole, ont fait partir bon nombre de ruraux vers les grandes villes. Inversement, avec l’instauration de la semaine de cinq jours ouvrés et des congés payés suite aux grandes grèves de 1936, commence à se développer une forme de tourisme familial grandement facilitée par la multiplication exponentielle des circulations automobiles particulières ou collectives, notamment à partir des gares de Moulins-Engilbert-Panneçot ou de Tamnay-Châtillon. A la veille de la seconde guerre mondiale, il y avait deux millions d’automobiles en circulation en France. C’est la période du grand essor de Saint-Honoré-les-Bains. Mais le canton n’est pas une région de tourisme avérée et le Morvan continue d’être très sous-développé dans ses infrastructures routières et d’accueil, et la dépose de la plupart des voie métriques en 1939 dans la région a bien traduit, avec la concurrence routière, le mouvement de dépopulation largement entamé depuis une quarantaine d’années.
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