L'exécution d'une femme en Vendée native d'Isenay peut surprendre. Le secrétaire qui consigna l'acte d'exécution a peut-être confondu avec une commune vendéenne du nom d'Aisenay ou du Maine-et-Loire, Yzernay, près de Cholet. En tout état de cause, il faut savoir que, suite à l'extension des guerres entre 1792 et 1793, 332 militaires furent recrutés en 1793 dans le district de Moulins-Engilbert, les communes de Brinay et d'Isenay ayant fourni quatre (4) hommes et celle de Sozay, deux (2). Il était fréquent de voir des femmes sans enfants accompagner des militaires. Le 5ième bataillon de volontaires de la Nièvre, de 346 hommes, fut ainsi essentiellement composé de ressortissants du district et fut envoyé en Vendée contre les royalistes, et rattaché à l'armée du Général Quétineau. Cette armée avait été très mal formée et était peu disciplinée. Sur les 346 hommes issus de la Nièvre, beaucoup de ceux qui ne s'étaient pas mutinés désertèrent, notamment vers Poitiers, et il n'en resta plus que 260 au 30 avril 1793 ! Le bataillon devait disparaître un mois plus tard et l'armée de Quétineau ne réussit pas à s'emparer de Bressuire ni de la ville de Thouars, investies par les royalistes. Les prisonniers, les mutins et déserteurs furent désarmés après avoir juré de ne plus porter leurs armes contre les royalistes et les Moulinois arrivèrent chez eux dans le courant de mai de cette année-là où ils furent interrogés. Quant aux prisonniers restants détenus par les Vendéens, dont un bon nombre de Nivernais, un certain nombre fut tiré au sort par les royalistes comme otages et ne revinrent pas de sitôt au pays... Un certain nombre d'entre eux furent guillotinés l'année suivante par l'administration révolutionnaire. Les dénonciations ne concernèrent pas que les militaires et les "erreurs" étaient fréquentes.
Sources : Gabriel Vannereau, Moulins-la-République, 1962