Nous aurions pu commencer l'histoire bien avant. Mais enfin... Au 17ième siècle, un certain François de la Forest (1605 - 1662), premier du rang, était seigneur d'Armaillé, petit village de l'actuel département du Maine-et-Loire, entre Angers et Renne. Il était conseiller "non originaire" au Parlement de Bretagne. Son épouse était Françoise le Chat de la Tousche (1622 - 1678). Comme il se devait, ils eurent de nombreux enfants... qui en eurent à leur tour. Tous ont été de vaillants guerriers à la gloire du Parlement de Bretagne et certains s'entre-déchirèrent pour d'obscures raisons de frontière entre l'Anjou et la Bretagne proprement dite. Et tous marièrent leurs filles à de riches gentilshommes normands, poitevins, bretons ou angevins et la famille se dispersa. Les familles s'enrichissant particulièrement entre les 18ième et 19ième siècles, des alliances avec les de Carné Marcein, de Nicolaÿ, de Courson de Villeneuve, de Broglie ont été vues. Quelques membres de cette famille émigèrent pendant la Révolution et revinrent avec la formation de l'Empire. Entre les anciens et nouveaux Régimes, les d'Armaillé d'Isenay, pour ne parler que de cette branche, transiteront par Paris, sans jamais vraiment quitter cette ville, pour s'établir dans la Nièvre, en 1886.

Alors, un siècle et demi plus tard, de quel vicomte s'agissait-il ? On aurait pu penser au Vicomte René de la Forest d'Armaillé (1775 - 1854) qui était également Maréchal de Camp en 1830, pour qui le sous-préfet de Cholet, Maine-et-Loire, Boby de la Chapelle, lui consacra un discours posthume sur sa tombe le 2 juin 1872 et qui fut à l'origine du nom donné à une rue de Paris, dans le 17ième arrondissement. Mais celui-ci, d'une lignée parallèle, était déjà mort lorsque le château fut acheté. Il s'agit en fait de René Charles Henri de la Forest d'Armaillé (1863 - 1917), mort au champ d'honneur. Car la lignée locale actuelle descend bel et bien de Joseph René Charles, comte puis marquis d'Armaillé (1822 - 1872), troisième d'une fratrie de cinq enfants, et de Caroline de Touteuille (1826 - 1905 ), la parisienne, fille du précédent propriétaire du château, parents de celui qu'on appelait Henri et qui, avec Marie Jeanne de Marsay (1874 - 1939) son épouse, donnera naissance à Hervé en 1895, lequel eut trois enfants, dont Yves.

Le château est effectivement toujours occupé par son fils et héritier, Yves de la Forest d'Armaillé, vicomte puis comte, né en 1927 d'Hervé (1895 - 1955), qui fut comte, et d'Arlette Thénard (1905 - 1994), mariés deux ans plus tôt. Yves d'Armaillé vit actuellement avec son épouse Régine Braun. De cette union on retiendra deux enfants, Hervé et Isabelle. Hervé est, même s'il s'est actuellement domicilié à Paris, le plus connu localement car, en plus du domaine agricole et de l'exploitation hippique qu'il dirige par l'élevage des chevaux de course (il est membre du comité France-Gallop), suivant en cela la tradition hippique de ses père et grand-père, il est également premier adjoint à la mairie d'Isenay aux côté de Philippe Lafaye, maire et agriculteur. Avec Carole Delorme, son épouse, Louis et Guillaume sont ses deux enfants. Quant à sa soeur Isabelle (née en 1965 à Paris), elle devait se marier en 1997 avec un certain Dominique Louis de Wenden, né en 1954 à Sannois (Val d'Oise, Ile de France), descendant indirect de la famille de Catherine II dite "la Grande" (1729 - 1796), impératrice de Russie.

Notons qu'Arlette Thénard, épouse parisienne d'Hervé, appartenait à la famille qui, par le baron Louis Paul Thénard (1819 - 1884), son père, fonda en 1854 le "Moniteur de la Côte d'Or" qui devint en 1868 "Le Bien Public", journal de Dijon toujours existant. En 1920, le petit fils de Paul, Louis Paul Arnould (1878 - 1968) repris la direction du journal avec son gendre le comte Hervé de la Forest d'Armaillé, et son fils Jacques Thénard (1904 - 1940), le petit-fils, Arnould, ayant repris l'affaire en 1968. Le baron Louis Paul Thénard, qui avait repris le titre de son père Arnould Eugène Georges Thénard (1858 - 1905), baron, Commandeur de la Légion d'Honneur, était également vice-président de Saint-Gobain et directeur général de l'imprimerie Jobart à Dijon. Arlette Thénard avait un frère, Jacques (1904 - 1940), mort pour la France à Herserange (Meurthe et Moselle) à l'âge de 36 ans, laissant trois enfants et son épouse Edith Lowther ; il était capitaine de cavalerie.

Au 19ième siècle et au début du siècle suivant, plusieurs mariages ont eu lieu, dans leurs diverses branches, entre les familles d'Armaillé et le Bault de la Morinière (1849 et 1911), également d'origine angevine, cette dernière famille étant également présente sur le canton de Moulins-Engilbert (à Commagny et au château de Marry, commune de Moulins-Engilbert). Par ailleurs, un mariage a été contracté avant la première guerre mondiale avec la famille Belhomme de Franqueville, d'origine normande, dont une branche est encore présente sur la commune d'Isenay, ainsi qu'un mariage contracté en 1931 avec la famille Desplaces de Charmasse, d'origine autunoise, présente à Mazille, sur la commune d'Isenay.

Il semble que l'essentiel de la famille angevine ait, pour des raisons historiques, politiques, militaires et économiques, émigré à Paris ou en Ile-de-France après la Révolution où elle est actuellement particulièrement bien représentée. Sur le plan local, Yves d'Armaillé, figure connue des courses françaises, semble actuellement plus s'occuper des terres céréalières, Hervé des chevaux et Jean-Louis, le cousin, médecin qui fut administrateur d'une clinique dans le Val de Marne, de la sylviculture. Ce dernier, dont nous n'avons pas encore parlé, descend d'une lignée parallèle : il est né en 1939 de Joseph d'Armaillé, frère d'Hervé, le père d'Yves, et de Marguerite Guyot de Villeneuve.

Sources : GénéaNet, 2007 , Mairies de France, 2007 , Le Bien Public, 2006