Droit de réponse expédié au Journal LE MONDE
Le 19 Mai 2006

Le Maire de MOULINS-ENGILBERT, associé au Conseil Municipal, au Conseiller Général et à l'ensemble de la population, stupéfaits et indignés à la lecture de l'article "Mortel ennui à MOULINS-ENGILBERT" paru le 16 mai 2006, tient, en exerçant son droit de réponse, à réagir et rétablir la vérité.

Nous venons de vivre un drame épouvantable que Monsieur Kessous, auteur de l'article, a dilué dans un tableau fantaisiste, fondé notamment sur l'interview de trois ou quatre jeunes désoeuvrés, dans lesquels l'ensemble de la jeunesse ne se reconnaît pas, et sur les déclarations épidermiques de quelques commerçants.

Mais ce tableau ne reflète pas l'image d'un chef-lieu de canton que la très grande majorité de sa population, jeune et moins jeune, est fière d'habiter.

Le passage de votre reporter à Moulins-Engilbert, lié au drame horrible que chacun sait, ne lui a visiblement pas permis d'appréhender la vie communale avec le recul et le regard professionnel que l'on est en droit d'attendre d'un journaliste dans de telles circonstances.

L'amalgame, dans le contexte du moment, avec deux meurtres récents (dont l'un ne s'est pas déroulé sur la commune) et quelques clichés éculés du type "au rythme des pas lents des vieux agriculteurs, courbés, éreintés par le labeur de la terre" ou encore "quand ce n'est pas un verre de rouge qui réanime le sang des Moulinois...", ont permis à Monsieur Kessous de faire un "beau papier" accrocheur, du moins il l'a cru, sur la France profonde.

La réalité est heureusement quelque peu différente. Si votre journaliste avait parcouru la commune, il aurait pu trouver d'autres sources d'information et croiser beaucoup de jeunes, et des moins jeunes, qui travaillent et réussissent dans l'artisanat, le commerce, l'ensemble du secteur tertiaire, dans les fermes des environs, au collège, à l'école, à la maison de retraite,... et aussi découvrir le marché au cadran - le premier de France - où plus de 50.000 bovins et 30.000 ovins sont commercialisés chaque année.

Oui, MOULINS-ENGILBERT vit et s'en donne les moyens.

Il aurait pu également apprendre que des bénévoles et des permanents s'investissent dans des associations sportives (judo, handball, haltérophilie, tennis de table, pétanque, gymnastique de loisirs,...), des activités en direction des jeunes ou des adultes (accueil périscolaire, centre de vacances, musique, peinture, bibliothèque, jeux de société, informatique,...) et qu'à ces activités régulières s'ajoutent diverses manifestations ponctuelles (cinéma, concerts, foires, spectacles, compétitions sportives, fêtes,...), bref, tout ce qui permet à une commune d'offrir, à ceux qui le souhaitent, une palette diversifiée d'occupations.

Oui, MOULINS-ENGILBERT s'est arrêté de vivre pendant ces jours où Monsieur Kessous sest ennuyé chez nous.

Toute la population d'un bourg rural - et non pas d'un "village maudit" - a en effet respecté la douleur de Monsieur et Madame Duchemin, fui la nuée des photographes et des reporters et attendu, dans l'angoisse, les résultats de l'enquête.

Il était de notre devoir, à travers l'ensemble de ces réflexions, de rejeter avec fermeté le tableau peint avec ironie et dédain par votre envoyé spécial.

Nous regrettons de devoir exercer un droit de réponse dans la situation actuelle qui ne devrait tolérer ni polémique ni surenchère dans les propos. Or ceux de Monsieur Kessous sont indécents et irrespectueux.

C'est dans la recherche de la sérénité, de conditions de travail, de travail et d'environnement agréable que l'ensemble des Moulinois et Moulinoises souhaitent pouvoir continuer à vivre car MOULINS-ENGILBERT est, contrairement avec ce que vous avez relaté, une commune rurale qui sait vivre et offrir à l'ensemble de ses habitants, qui ont fait le choix de s'y installer, de multiples possibilités de chasser l'ennui.

Jacques GUILLEMAIN
Maire de Moulins-Engilbert

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