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Actuellement, au plan national, les routes assurent aux neuf dixièmes la circulation des personnes et deux tiers des transports de marchandises. Pour sa part, le chemin de fer effectue un cinquième des transports de marchandises et un peu moins d'un dixième des voyages de personnes. 5 % des grumes sortent du Morvan par le rail, le reste est expédié sur route. En revanche, encore 30 % des produits des carrières locales sont expédiés sur l'axe Corbigny-Cercy-la-Tour. L’électrification de la ligne Paris-Nevers a été pourtant achevée en 1988, la gare des voyageurs entièrement rénovée deux ans plus tôt. Quant à la belle marquise surplombant les trois voies et les trois quais, elle a disparu depuis les travaux de 1960, ce après avoir souffert des bombardements de juillet 1944 et en septembre, au moment de la retraite des allemands. Cette disparition, définitive, aura néanmoins été salutaire puisque cela aura permis le rajout d'une voie entre les deuxième et troisième quais. Mais n’oublions pas que plus aucune voie ferrée ne transporte de voyageurs sur le canton. Des autobus, financés par le Conseil Général de la Nièvre, les ont remplacées et trois lignes traversent le canton. La pression de l’automobile est telle actuellement que les transports routiers de voyageurs commencent à décliner à partir de 1968 et, en 1981, le Conseil Général de la Nièvre a décidé de la démolition, finalement en août 2005, de la Gare Routière de Nevers et des anciens locaux de la Sernam pour y aménager un pôle intermodal d'échange. Les deux gares de la ville, routière et ferrovoaire, vont être réaménagées : la gare routière actuellement détruite a été reconstruite entre 2006 et 2007 dans le prolongement de la gare S.N.C.F., et le parking nettement aggrandi entre les deux gares. Mais, après quelques hésitations, la SNCF renonce a "relifter" la gare qui restera en l'état à côté de la nouvelle gare routière.

A la pression de l'automobile, s'ajoute la faible densité de population de certaines parties du département, suffisamment faible pour que certaines lignes d’autobus soient réduites à leur portion congrue, notamment sur l’ancien axe ferroviaire Tamnay-Corbigny. L'axe routier Clamecy-Nevers est actuellement en sursis pour la période estivale et le Conseil Général de la Nièvre pense très sérieusement à supprimer les relations routières pendant cette période de l'année, pour les années à venir. Les fleuves et les canaux sont peu utilisés, même s'ils sont, depuis 1970, employés par des touristes, ce qui est le cas du canal du Nivernais qui, à cette date, a été repris par le département en vue d'éviter sa fermeture, prévue en 1965. Cette dominance de la route sur les autres voies - canaux et voies ferrées - explique le développement, généralement en périphérie des grandes villes, de « grandes surfaces » commerciales liées à l’extension des villes sur les principaux axes non seulement routiers mais encore ferroviaires. Nevers n'échappe pas à cette règle avec le centre commercial de Marzy, sur la route de Fourchambault.

Le pont de la Charité-sur-Loire, actuellement
Le pont de la Charité-sur-Loire, datant de 1520 : trop étroit, il est question de l'élargir (Sources : Structurae))

A Moulins-Engilbert, qui étend maintenant son agglomération vers le Pavillon, la Corvée, Le Bois de Chaume et Pont-Cottion, la place du Champ de Foire, au centre ville, délaissée depuis 1983 de sa fonction foraine initiale pour les bestiaux, a été mise à profit pour l’installation d’une « Moyenne Surface » : elle est devenu le plus grand parking de la ville. Et à Saint-Honoré-les-Bains, l’accès au Parc Thermal et aux autres activités a conduit à la construction de grand parkings ex nihilo. Quant au Parc Naturel du Morvan, il aménagea, à la demande des citadins motorisés, des aires de repos sur de petites routes forestières ou rurales, et - tourisme oblige - des aires  de  stationnement  « pédagogiques » associées parfois à de magnifiques points de vue. Quant à la voirie départementale, liaisons régionales et locales, cela fait depuis 1982 qu'elle est gérée directement par le département. La N78, devenue D978, a été, entre 1970 et 1980, retracée en de nombreux endroits par des estompages de courbes et de côtes, élargie, renforcée et réasphaltée avec, malheureusement, l'arrachage de belles lignées de platane dans ses parties les moins forestières. La D985 - l'ex-N485 -, qui prit depuis le statut de "Route Buissonnière", a été réasphaltée entre 2002 et 2003, retouchée en 2005 suite à des déformations de la chaussée, suivie par la D11 de Chamnay en 2004 et par la D18 de Panneçot par la Javotte en 2005, bithumées et gravillonnées. La D37 de Moulins à Chaligny a fait, entre mars et juin 2006, l'objet d'importants travaux de réfection de chaussée, de canaux et buses de drainage, et a été interceptée plusieurs fois par ces travaux, d'où la mise en place de déviations par Tamnay-en-Bazois ou Chamnay.
Concernant l’avenir de la D 978, axe central de la Nièvre, qui passe par la partie mauçaise du canton, un échange de domanialité avait été demandé par le département en 1989 avec la N 81 de Luzy, ce en vue de la remise aux normes de cet axe et ainsi d’améliorer les relations régionales entre Nevers et Dijon. Cet échange n'aura jamais lieu du fait du transfert de l'Etat vers les départements, à compter de 2006, des compétences en matière de gestion du réseau routier national, avec un projet de mise à 2x2 voies de la nationale 7 entre Nevers-Sud et Balbigny (Loire) dans le cadre d'un GLAT (Grande Liaison d'Aménagement du Territoire), la jonction avec l'A89 étant souhaitée dès 2012 : dans la partie nivernaise, 26,4 km restent à aménager au Sud de Nevers sur 140 km à construire jusqu'à Balbigny avec la déviation de Moiry qui coûtera à elle seule 17 millions d'Euros sur un budget de 330 millions théoriquement disponibles. Enfin, conséquence du contournement autoroutier de Nevers, la route expresse reliant dès 2003 les quartiers nord de Nevers à Marzy dévérouille la liaison traditonnelle entre Pougues-les-Eaux et Fourchambault via Garchizy.

Au 1er janvier 2002, on comptabilise en France 28.700.000 voitures particulières et 5.596.000 véhicules utilitaires, ce qui veut dire que, sur les 61,4 millions d'habitants recencés en France à cette date, un habitant sur deux possède au moins une voiture particulière. Le seuil d'encombrement est estimé à 8.500 véhicules par jour sur les 2 voies, 13.000 sur les 3 voies, 16.000 sur les 4 voies et 20.000 sur les 2x2 voies. On comprend les investissements à élargir les routes et étendre le réseau autoroutier. 800.000 km de réseau routier sont actuellement goudronnés. Si, suivant les statistiques de la DDE de 2003, 3174 véhicules circulent par jour par an sur la D978, aucun des axes sortant de Moulins-Engilbert ne dépassent les 1.800 véhicules par jour/an, la D37 entre Moulins et Cercy étant assurément le plus chargé avec 1.760 véhicules par jour/an. Ces chiffres sont modiques par rapport à ceux de la N7/A77 qui, dans le Val de Loire et autour de Nevers, frôlent les 13.000 véhicules par jour/an dont près de 3.500 poids lourds. De tels chiffres se répercutent au Sud vers et dans l'Alliers, là où précisément la chaussée n'a pas encore été aménagée en 2x2 voies. En 2005, 429 personnes ont été victimes d’un accident entre Nevers et Roanne-Sud : 62 tués, 106 blessés graves, 261 blessés légers...

Le département a ouvert en 2005 un crédit de 25,7 millions d'Euros à l'entretien et à la sécurisation du réseau départemental. 19,7 millions d'Euros ont été budgétisés en 2006 pour l'entretien des 4.366 km de routes départementales, dont 122 km de routes nationales départementalisées en 2006. Actuellement les principales liaisons dites structurantes ont été réalisées. Notons que sur les 9.411 km du réseau routier nivernais, 5.045 km se composent essentiellement de voies communales. Proches de chez nous, les travaux de la déviation d'Imphy ont démarré en 2004, et 6,35 millions d'euros ont été affectés cette année par l'Etat aux terrassements. A la fin de 2004, plus de la moitié de cette opération aura été financée, et il ne devrait pas y avoir de ralentissements significatifs même si, à la suite de la nouvelle loi de décentralisation, le chantier est passé en 2006 sous la coupe du département. D'autres déviations sont attendues comme à Saint-Eloi, Decize ou Châtillon-en-Bazois, alors que les élus de Château-Chinon n'en veulent pas. La D978 fait actuellement l'objet, sur cinq ans, de travaux importants portant notamment sur la réalisation de créneaux de dépassement et d'aménagement de carrefours, sur un budget d'investissement de 12 M€ environ.

Si, par ailleurs, l'état des ponts sur la Loire reste bon, reste celui du pont de la Charité-sur-Loire. Ce pont, qui date du 16ième siècle - attestation dès 1520 -, nécessite d'importants travaux de confortement et un élargissement du fait de croisements difficiles, qui sont inscrits au programme triennal de renforcement des ouvrages d'art. Le projet initial, qui prévoyait la réparation des voûtes en maçonnerie et l'élargissement du pont, en modifiait l'aspect. Aussi l'architecte en chef des monuments historiques a-t-il demandé, en 2003, son réexamen, afin de ne pas porter atteinte à la physionomie de l'ouvrage, classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques - le site de La Charité-sur-Loire étant lui-même classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Reste le Pont d'Imphy, pont en poutres de béton armé précontraint sur cinq piles, qui a été entièrement reconstruit en 1971 sur le CD200 reliant Imphy à Chevenon en lieu et place du pont de 1907, d'une dizaine d'arches métalliques sur des piles en pierres, dynamité en 1940 et reconstruit dix an plus tard, maintenant détruit, permettant d'accéder à Magny-Cours sans passer par Nevers. Il fallait donner effectivement aux six communes du canton d'Imphy sa cohérence routière de part et d'autre de la Loire. Quant au pont rail-route de Neuvy-sur-Loire, à l'extrême Nord du département, il a été construit en béton précontraint en 1982 avec l'aménagement de la centrale électro-nucléaire de Belleville, sur un coin du Cher entre Nièvre et Loiret.