Vandenesse - La route de Saint Honoré vers 1920
Actuellement, c'est la polyculture et l'élevage des bovins et ovins qui l'emporte largement sur les autres activités comme l'équitation aux Ecuries du Chêne ou à la ferme des Loges. Un élevage de volaille est également présent en la ferme du Terreau. Les grands domaines forestiers impliquent une activité d'exploitation forestière non négligeable dans la commune : la Régie de Vandenesse et un exploitant forestier assurent la gestion des forêts, l'exploitation et la commercialisation des grumes.

Le tourisme n'est pas oublié par la commune : le camping avec plan d'eau de la Fontaine Dorillon, sur la route de Nourry, peut accueillir une trentaine de tentes et caravanes. L'unique " Hôtel du Centre ", en face de l'Eglise, devenu en juillet 2004 " l'Auberge du Bécassier ", accueillera le voyageur ou le touriste en escale, et la Maison-Blanche, tenue par des néerlandais, les touristes en mal de nature et de grands espaces. Les gîtes de l'Européenne et Nivernaise de Chasse et Pêches de M. le Comte de la Roche Aymon attireront les sportifs de la chasse à courre ou des concours de pêche. L'hiver, ils seront chauffés par une chaudière automatique au bois qui reprend tous les refus de l'exploitation forestière, installée avec le concours de l'ADEME de Dijon - l'énergie-bois.

Le canal du Nivernais passant à la limite communale, un projet d'aménagement en véloroutes du chemin de halage (section Decize-Pousseaux) est déposé dans les Mairies des communes concernées entre le 22 mars et le 23 avril 2004 pour enquête d'utilité publique, dont Vandenesse. Ce projet a été mené à son terme en juin 2006. Mais un autre projet ne verra jamais le jour à Vandenesse : une Société, " Pierre et Vacances ", déjà présente en montagne et en bord de mer, souhaitait en 2002 diversifier son offre touristique en proposant un site à la campagne, près d'un lac ou d'un étang plus ou moins sauvage. Les communes de Créance (Yonne), Vandenesse et son Etang de Chèvres, aux confins des bois, Etang-sur-Arroux (Saône-et-Loire), Arnay-le-Duc (Côte d'Or) et les Settons ont été explorées. Finalement c'est la commune de Saint Martin-de-la-Mer (Côte d'Or) et son lac situé près de Saulieu qui a séduit le groupe.

Vandenesse est également le lieu d'une station de mesure hydrométrique de la RBDE Loire-Bretagne sur la Dragne opérant depuis 1968, le bassin-versant de la Dragne ayant été estimé à 115 km², les deux tiers en zone semi-montagneuse, d'où un régime très contrasté entre des périodes prolongées d'étiage à 0,3 m3 et des crues d'orages, automnales ou hivernales avoisinant les 60 m3 avec inondations et destruction de berges. Au cours de l'été caniculaire 2003, la Dragne afficha des valeurs d'étiage records largement en dessous du dixième du module. Les nappes alluviales et celles des arènes morvandelles, très modestes, s'étaient rapidement vidangées, entraînant de sérieuses difficultés pour les captages qui les sollicitent (voir le SIAEP de la Dragne). Pour les pêcheurs, cela a été dramatique dans la mesure où bon nombre de ruisseaux du bassin versant se sont trouvés à la limite de la réserve biologique.

Ne quittons pas Vandenesse sans parler un peu de son patrimoine et de quelques personnages. Près du bourg, on remarque un manoir d'aspect féodal à plusieurs tours dont la majeure partie date du 15ième siècle. Il mouvait du duché de Nevers et dépendait du comté de Château-Chinon. Mais le château fort est bien-sûr la principale curiosité architecturale du village. Avec son plan circulaire, il campe curieusement au milieu des prés près de la Dragne au terme d'une allée boisée. La Dragne alimentait l'essentiel des douves, d'où le choix d'une vallée en lieu et place d'un éperon rocheux. En 1346, c'était une maison forte - la forteresse de Bouessard - qui fut agrandie au 15ième siècle par la construction de tours reliées par des courtines ; les courtines furent démolies et les corps de logis et des communs construits à la fin du 17ième ou au début du 18ième siècle ; Augustin-Marie-Charles-Elie de Talleyrand-Périgord, prince de Chalais, était propriétaire du château lorsqu'éclatèrent les événements de 1789, dont les biens allaient être mis en adjudication en 1791 pour être démantelés et restructurés par des ventes successives, et le mobilier vendu à Moulins-Engilbert (vente des biens nationaux par le district de Moulins la République, le 27 Germinal An III). Après la Révolution, une partie Nord-Ouest des tours et du corps de logis fut détruite en 1796 par l'acquéreur national Etienne-François de Bourbon-Gravière (acquisition du 28 Frimaire An V). Ce qu'il en reste, c'est-à-dire les façades et les toitures du château, la poterne, les communs, les deux cheminées des 15ième et 16ième siècles (cad. C 540, 541), dont l'une vient du château d'Anizy, ont été depuis inscrits aux Monuments Historiques, soit par arrêté du 11 septembre 1998. Grâce au maintien de deux puissantes tours carrées et de deux tours rondes, réunies par des corps de logis, le château conserve encore un aspect imposant.

Grâce à l'habileté et au dévouement des frères Bonneau du Martray au 19ième siècle, une partie des biens fut restituée aux légitimes propriétaires, à leur retour d'émigration, ce qui explique, encore aujourd'hui, la permanence de ce patrimoine sur la commune de Vandenesse et communes circonvoisines. Les biens mobiliers, qui avaient été restitués suite à leur vente à Moulins-Engilbert pendant la Révolution, eurent moins de chance : les allemands, qui occupèrent le château durant la seconde guerre mondiale, pillèrent ou brûlèrent une bonne partie de ces biens.

Historiquement, Vandenesse a eu deux églises. L'actuelle Eglise Saint Saturnin, propriété de la commune, trône au cœur du village, à la croisée des Chemins de St Honoré et de Moulins-Engilbert. De style néo-roman, elle a été entièrement reconstruite par un architecte, Louis Lenormand, en 1858, sur les fonds de la famille Taleyrand, concrètement à l'instigation d'Hélie-Louis de Taleyrand, et bénite le 1er octobre 1859 en présence des fidèles parmi lesquels ont remarquait le duc de Périgord, Auguste-Marie-Elie-Charles de Taleyrand, père d'Hélie Louis, accompagné du marquis Antoine-Théodore d'Espeuilles, sénateur de la Nièvre. Les travaux furent exécutés dans le style roman de la première moitié du 12ième siècle sous la surveillance de Pierre François Victor Leroy, les modillons sculptés sur la façade et les décors peints dans le choeur ; la tour en pierre de taille, de trente-deux (32) mètres, s'élève au dessus du portail, formant narthex. Ceci en remplacement de l'église paroissiale d'origine, du 12ième siècle, qui, après avoir été détruite par les hugnenots en 1570 (lesquels s'en prirent également au château fort qui fut très endommagé), petitement reconstruite, a été transformée après la Révolution en maison d'habitation. L'église de 1859 fait actuellement l'objet de travaux de restauration portant sur la toiture, la nef et le transept dont les coûts, de 207.000 €, sont supportés à 50 % par l'Etat et, sur le plan local, par l'Association d'Education Populaire de Vandenesse. Rappelons que la charpente a été entièrement refaite en 1962 afin de supporter le nouveau beffroi, qu'une des cloches a été refondue en 1966 et qu'en 1980 les parties très endommagées des vitraux ont été réparées. Un établissement de soeurs, maison des religieuses de Nevers, a longtemps animé la vie religieuse dans le village et écarts alentours : le duc de Périgord en fut le fondateur, en 1846.

A Nourry (autrefois Nourrit), des tours seraient les restes d'un temple catholique ou protestant qui, suivant Jean Jaubert, fut renversé en 1594 " par ceux qui s'étaient révoltés contre l'autorité royale ".

Quant aux maisons, fermes et fermettes, elles sont millésimées 1790, 1824, 1825, 1840, 1841, 1844, 1846, 1850, 1852 suivant les dates gravées sur les pierres. Beaucoup ont été construites avec la pierre de carrière du Mousseau. Elles se caractérisent presque toutes par un toit d'ardoises ou de tuilettes bourguignonnes à longs pans abritant assez souvent les corps de logis et d'exploitation, avec un escalier droit menant à l'entrée et un escalier extérieur ou une échelle menant aux combles. Dans l'ensemble, le parc immobilier se compose de maisons de type rural traditionnel, excepté dans le bourg ou 50% environ des maisons repérées sont de type semi-urbain à étage. Des constructions neuves (villas, pavillons) apparaissent actuellement à la périphérie du bourg paroissial, très rares ailleurs.

Hormis les seigneurs déjà cités, Vandenesse abrita quelques personnages célèbres dans la région et au plan national : citons Guillaume Thollé (1735 - 1805) qui fut curé et maire de Vandenesse (de 1800 à 1805, année de son décès) et évêque constitutionnel à Nevers le 23 février 1791, suite l'émigration de Mgr de Suffren, en même temps que Président du Conseil général de la Nièvre, jusqu'à son retour forcé, lorsque le Gouvernement lui supprima son solde, à Moulins-Engilbert, berceau de sa famille, avant de reprendre sa modeste cure de Vandenesse au temps du Concordat ; en effet, l'évêché de Nevers fut supprimé par celui-ci de 1801 à 1823 et rattaché au diocèse d'Autun. Plus récemment, citons, à la fin du 19ième siècle et au début du 20ième siècle, le Général Charles Louis Trémeau (1849 - 1915), commandeur de la Légion d'Honneur, dont la famille possédait des biens, terres, fours et fonderies à Vandenesse, M. Trémeau-Soulmé ayant même eu une fonction de Maire vers 1830. Il commença sa carrière comme Sous-Lieutenant au 1er régiment de marche de dragons en août 1870. Il participa aux opérations du siège de Paris et, après avoir franchi tous les échelons de l'armée, il passa Général de brigade en 1899 et commanda la 24ième brigade d'infanterie de 1901 à 1902, année où il passa Général de division, poste qu'il occupera jusqu'en 1911, année de sa retraite. Vivant à Paris, boulevard Saint-Germain, Il s'était marié avec Louise Salmon (1862 - 1963) avec qui il eut, entre 1886 et 1893, trois (3) garçons et deux (2) filles. Son épouse était plus que centenaire lorsqu'elle décéda en 1963.

Vandenesse fut par ailleurs le point de départ des Harvey du Québec, par la souche Hervet dont l'orthographe fut curieusement anglicisée. L'histoire commença par le mariage à Vandenesse d'un certain Gilbert Hervet, natif d'Arfeuille, avec une certaine Emelie Buisson, native d'Isenay, de dix ans plus jeune que lui, en 1870...

Enfin, on pourrait parler de ce brave Louis Coulon, né à Vandenesse le 5 mai 1826 (certains disent le 26 février), ouvrier-mouleur aux fournaux de Limanton avant de servir ceux de Montluçon (Allier), dont la seule originalité fut la longueur de la barbe : 3m. 30 cm, qui se vit immortalisé grâce à son photographe Bonnet et à la maison qui l'édita, A. Bergeret et Cie. Il avait douze (12) ans lorsqu'il dut se raser pour la première fois...

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