Alexandre Jules Charles Venelle, né à Paris le 10 novembre 1809 de Louis Venelle (ca1765 - 1846) et de Marie Alexandrine de la Mustière (1778 - ?), dont la famille vient par son père de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), avoué puis avocat à la Cour de Paris, devait se remarier dans le quatrième arrondissement de Paris le 5 mai 1869 avec Louise Pauline Héomet, née à Etampes (Seine-et-Oise) le 12 mars 1818 de Jean Baptiste Héomet et de Marie Thérèse Clotilde Cintract, alors veuf de Zaïne Bonneville. Il avait alors cinquante-neuf ans. Ce mariage légalisait une union adultérine qui perdurait depuis 1839, de laquelle naquit, entre autres enfants, en 1856 Frédéric Héomet, le tout dernier et le plus connu, qui allait s'appeler, par un arrêt d'adoption de la Cour d'Appel d'Alger en 1880, Frédéric Héomet-Venelle. Sa mère venait de mourir chez lui, dans le 17ième arrondissement de Paris, un certain 8 avril 1890, alors qu'il devait se marier dans le 4ième avec Amélie Claire Pattenote le 9 novembre de la même année.
Parallèlement à sa progéniture adultérine (trois enfants) avec Louise Pauline Héomet (1818 - 1890) adoptée par Jules Venelle, Jules Venelle avait eu avec Zaïne Bonneville (1797 - 1867) deux enfants légitimes, une fille, Louise Joséphine Venelle, née dans le 2ième arrondissement de Paris, le 27 décembre 1847, et un fils, Gaston Venelle, né à Paris (10e) en 1851, donc les demi-soeur et demi-frère de Charles Jean Baptiste Delahaye Le Bouis et de la progéniture Héomet-Venelle dont ils sont la cheville ouvrière. Louise Joséphine venait d'accéder à la majorité lorsque son père se remaria. Louise Joséphine, que son père envoya avec son épouse et son frère dans le Nord, se maria bien après la mort de sa mère, le 16 juillet 1887 à Lille (Nord) avec un certain Henri Joseph Sellez. Quant à son frère, Gaston Venelle, il s'établit seul à Baisieux, petit village du Nord frontalier de la Belgique, le pays d'enfance de sa mère, près de Tournai, et le recensement de 1906 dans ce village le décèla toujours comme célibataire.
Jules Venelle vécut longtemps dans le second arrondissement de Paris où naquirent ses premiers enfants légitimes et adultérins ; il vivait alors au 19 de la rue du Grand-Saint-Michel à Paris (l'actuelle rue du Terrage, près du Quai de Valmy, dans le 10ième arrt) lorsqu'il récupéra en 1851 les droits d'un brevet d'invention de quinze ans d'une machine hydraulique pour le battage des chanvres et autres matières, ainsi que des métaux. Hormis ce fait rapporté dans la presse juridico-administrative, on ne signale pas de faits marquants le concernant sur Paris. Jules Venelle dût être un avocat discret, et nous le comprenons vue sa situation ambiguë entre Zaïne Bonneville et Louise Pauline Héomet. La littérature judiciaire du dix-neuvième (19ième) siècle ne mentionne pas non plus de plainte déposée pour adultère de la part de Zaïne, la seule qui aurait pu le faire. Jules Venelle semble avoir bénéficié de la complicité de sa "légitime", a été couvert ou ignoré par sa belle-famille et certainement soutenu par son cousin et magistrat Joseph Rabaroust.
Après son second mariage, il partit avec son ancienne compagne et nouvelle épouse pour l'Algérie où il reprit pour son fils Frédéric une librairie à Alger, commerce que son fils tint de sa majorité acquise en 1877 jusqu'en 1882 ; puis il retourna sur Paris où il s'établit dans le 9ième arrondissement, sa ville natale où il mourut finalement le 28 octobre 1883, sur la déclaration de son fils Frédéric (1856 - 1909) et de son cousin, Ernest Emile Joseph Rabaroust (1821 - 1897), juge au Tribunal Civil de la Seine.
Ce dernier, né à Saint-Léger-en-Yvelines (Seine-et-Oise) et qui témoigna au second mariage de son consin Jules Venelle de 1869, était effectivement le fils d'Antoine Marc Rabaroust et d'Isabelle Pauline de la Mustière (1782 - 1869), épousée en troisièmes noces pour elle. Il avait épousé en 1882, à Paris, Claire Poinsinet de Sivry. Son fils, Gaston, qui fut substitut du Procureur de la République à Paris, connut en 1891 des démêlées avec la justice de Bordeaux suite à un attentat à la pudeur devant des enfants à Arcachon.
Voici ce que nous pouvons dire actuellement de la famille de Jules Venelle :
Sources : Archives de Paris et du département du Nord ; Bibliographie de la France : ou Journal général de l'imprimerie et de la librairie - 1882 ; L'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, Paris, 1906 ; Cercle Généalogique de Meurthe et Moselle.