Charles Delahaye-Le Bouis (1832 - 1913),
qui avait assisté au mariage dEuphrasie Salomon-Cohen
et de Louis Berthault à Montaron, devait essentiellement
sa fortune à sa famille paternelle commerçante qui avait fondé
au Havre une maison darmement en 1766,
Les Delahaye-Le Bouis, également propriétaires en pays de Caux, sont dorigine normande et havraise. De lunion de Jean-Baptiste Joseph Delahaye-Le Bouis avec Suzanne Victoire Begouën, naquirent sept enfants, dont trois furent "constatés disparus" au moment d'une convention d'héritage, le 18 février 1831 : connus à ce jours, Jean-Baptiste Joseph (le jeune), Jacques-Auguste, Julie et Françoise-Victoire dite Victorine. Si Jean Baptiste Joseph fut armateur et "Consul de sa Majesté Impériale, Royale et Apostolique", Julie Delahaye-Le Bouis (1776 1842) en fut la plus remarquable par son mariage en 1792 au Havre avec Jean Baptiste Maximilien de Sartiges, baron de Beaufort (1763 - 1811), alors maire de Gumont en Corrèze, puis en 1836 à Paris avec Louis François de Sartiges de Beaufort (1770 - ?), son jeune frère ; elle eut avec son premier mari une fille, Marie Louise de Sartiges (1812 - ?), qui avait épousé à Paris la même année le baron Louis Pierre François de Combarel, et habitait au château de Gibanel, en Corrèze, sur la commune de Saint-Martial Entraygues, près de lactuel barrage dArgentat. De cette famille, retenons en particulier Louis de Sartiges, né à Paris en 1859 d'Etienne Gilbert Eugène, comte de Sartiges, et d'Anna Thorndike, décédé en 1924, attaché au Ministère des Affaires Etrangères et ambassadeur. Précisons que l'extension "Le Bouis" est le matronyme d'une demoiselle Marie-Armande Le Bouis, fille unique d'un riche marchand, Jean Lebouis, mariée à un sieur Jean Robert Delahaye, marchand à Orléans, laquelle apporta l'essentiel de la richesse à la famille qui s'installa au Havre vers 1730.
Charles Jean-Baptiste Delahaye-Le Bouis,
lignée de Jean-Baptiste Joseph (1774 - 1834) dit le Jeune
et de Zaïne
Bonneville (1797 -
1869), est né "par hasard" à Nogent-sur-Marne, dans la Seine. Du fait
de sa naissance tardive, il n'avait que deux (2) ans lorsqu'il
perdit son père, lequel mourut d'ailleurs prématurément, et
fut pris en charge par son tuteur, son oncle maternel Alphonse
Bonneville (Sens, 1799 - Montmorency, 1877), frère cadet de sa mère, ancien militaire et essayeur
particulier à la Banque de France à Paris, auteur en 1849 d'une
Encyclopédie Monétaire ; sa mère se remaria avec un avoué à
la Cour de Paris, Alexandre Jules Charles Venelle, (Paris, 1809 - Paris, 1883), qui, trop
jeune pour elle, lui préférera deux ans plus tard, malgré l'abolition
du divorce en 1816, une femme de sa génération, Pauline
Louise Héomet (Etampes, 1818 - Paris 1890), avec qui,
parallèlement à deux enfants légitimes et demi-frères de Charles
née en 1847 et en 1851, il aura des enfants adultérins et se mariera
finalement en 1869, après le décès de Zaïne la même année. Alphonse Bonneville, qui, dans le cadre de la
gestion de son patrimoine, avait bien structuré le projet
professionnel de son neveu, le plaça en 1848, loin des scories d'une
famille destructurée, chez les Salomon-Cohen à la ferme-école
de Poussery pour sa formation agricole avant d'exploiter avec Louis
Berthault, son ami de Poussery qui allait être son
régisseur, les terres de Germigny préalablement achetées, avec l'assistance d'Alphonse Bonneville, au
comte Antoine du Puy, ancien officier supérieur et
préfet, le 27 mai 1854, près de Bourges. Il a toujours été
considéré, de par sa situation familiale, son activité
agricole et les liens fonciers à Germigny avec la famille Berthault,
comme un intime de cette famille et, bien que décédé à
Bourges en 1913, fut enterré sans descendance à Trouy (Cher) à
côté de la sépulture Salomon-Cohen/Berthault. Ayant
cédé par testament ses terres au profit des Berthault,
il habitait alors au 37 de la rue Saint-Joseph à Bourges avec Anna
Mélanie Léonide Lebreton, son épouse.
Sources : Erick Noël, « La fortune antillaise des Delahaye-Lebouis (fin du XVIIIe siècle - début du XIXe
siècle), in Histoire, économie et société, Sedes, 1997, n°4,
pp. 647-670 ; Archives Départementales de la Seine Maritime,
fond familial Delahaye-Le Bouis ; archives départementales du
Cher ; Geneanet.org ; Mairie de Trouy (Cher).