La famille Bonneau du Martray, qui, dès 1859, tire son nom du domaine et du château du Martray à Sémelay dans la Nièvre, était assez bien représentée dans ce département puisqu'on la voyait, par alliance ou non, à Corbigny, Sémelay (résidence de Claude Marie Bonneau, père de Charles, qui acheta le château de Marry en 1804), Amazy-Limon, Millay, Moulins-Engilbert, et à Autun en Saône et Loire. On voit aussi cette famille au château de la Brosse à Saint-Germain-L'Espinasse, dans la Loire, à Châlons-sur-Marne et à Reims, en Champagne, et dans quelques autres lieux encore, comme au château d'Oyé, l'une des quatre anciennes baronnies du Brionnais, dans le Charolais actuel. Puis, à compter de la fin du 19ième siècle, la famille commence à investir Paris et la région parisienne dont il ne restent actuellement plus que deux descendants féminins, directs ou alliés.

Cette famille, par les sieurs du Martray, avait des armes : "D'azur à trois grenades d'or feuillées et tigées du même ouvertes de gueules Supports deux lévriers d'or colletés de gueules ".

Les Bonneau s'établirent à Sémelay au 17ième siècle bien avant l'acquisition du fief du Martray. Ils étaient suffisamment nombreux pour se marier entre eux en toute consanguinité : signalons en particulier celui de Jean Bonneau, vingeron au Vernay (Sémelay), décédé en 1707, qui épousa en 1695 Jeanne Bonneau (1670 - 1715), le couple ayant eu une fille, Gabrielle (1687 - 1738) qui, en 1707, fut mariée avec Jean Montaron (1675 - 1738). Mais tous les Bonneau ne s'enrichirent pas comme allaient le devenir les sieurs du Martray. Claude Marie Bonneau (1768 - 1841), maire de Sémelay sous le Consulat, chevalier de la Légion d'Honneur et membre du Conseil Général de la Nièvre, avait une soeur, Marie-Françoise (1773 - 1833) qui devait se marier en 1794 avec André Cornu de Sélins (1761 - 1823), marchand de bois de son état. Le couple eut trois enfants dans la lignée des Cornu. Cette période générationnelle nous apprend qu'un certain Noël Bonneau, régisseur et fondé de pouvoir ou de procuration par la marquise de Saint-Rémy, avait fait, en 1776, foi-hommage de Varigny et des fiefs de Neuzilly au seigneur de Châtillon.

Avant la Révolution, Claude Bonneau (1730 - 1798), sieur du Martray, était à la fois notaire royal, marchand de bois et régisseur des Taleyrand-Périgord ; c'était le fils de Louis Bonneau (1696 - 1739), qui épousa en 1732 Marie Bonneau (1700 - 1776), encore une consanguinité. Claude avait épousé en 1775 Claudine Marie-Anne Charleuf [de la Bussière] (1745 - 1777), fille de Charles Claude Charleuf (1695 - 1770) et de Claudine Pellé, qui mourut fort jeune, à 32 ans, en laissant quatre enfants dont Marie-Françoise (1773 - 1831), déjà citée, Louis (1769 - 1828), dont nous reparlerons, François (1771 - 1858) dit Bonneau-Lestang qui, faïencier à l'origine sur la place de Nevers, s'essaya dans la banque à Nevers jusqu'à sa faillite en 1816 (banque Bonneau-l'Estang et Haly), afficha publiquement ses opinions bonapartistes en 1815, d'où de gros ennuis avec la justice, et émit vers 1840 des opinions sur l'élevage, responsable d'après lui du recul de la culture céréalière, et Claude Marie Bonneau (1768 - 1841), déjà cité, père notamment de Charles, d'Edmond et d'Adrien (dont nous reparlerons). La famille, fermière, travaillait sur les terres des Taleyrand-Périgord. Le fils du maître des forges, régisseur du domaine des Taleyrand-Périgord, s'était même rendu en Angleterre, en mai 1830, "pour apprendre l'agriculture". Pendant la Révolution, les Bonneau père et fils, maires de Sémelay et de Vandenesse, n'exprimèrent pas d'opinions particulières mais s'attachèrent autant que faire se peut à défendre les biens de leurs maîtres les princes de Chalais, et firent passer des fonds hors de France, via les Taleyrand qui venaient de fuir en Suisse ; c'est cette attitude qui prévala également après la Révolution lorsque les Taleyrand cherchèrent à reprendre possession de leurs biens. Claude Bonneau devint maire de Vandenesse en 1793, ce dernier à la suite de Guillaume Tollet (1735 - 1805), et, comme fermier des Taleyrand, profita de cette position pour sauver quelques biens des Taleyrand, notamment la forêt de Vauvray, et, avec Claude Gondier, de Diennes Aubigny, acheta sur Préporché le domaine des Morillon. Le frère de Claude Marie, Louis Claude Bonneau (1769 - 1828), devenu maître de forges, membre du Conseil des Manufactures de l'Empire, avait construit à ses frais dès 1805 puis affermé en 1818 le fourneau de l'étang de Chèvres contre rembousement des sommes investies au Duc de Talleyrand-Périgord, sur la commune de Vandenesse : il ne fonctionnait que deux à trois mois par an car l'eau de l'étang n'était pas suffisamment abondante toute l'année. Claude Marie Bonneau, fils de Claude et de Marie, eut, pendant la Révolution, un rôle éphémère de procureur-syndic du district de Moulins-Engilbert à la suite d'André Reullon qui venait de démissionner suite à la loi portant sur l'interdiction d'exercer pour les parents d'Emigrés, puisque le district allait être supprimé quelque temps après, en Brumaire de l'An IV. C'est lui qui, alors maire de Sémelay, acheta l'établissement des Eaux Thermales de Saint-Honoré en 1826, au nom d'une Société composée de riches propriétaires du département, et à la tête de laquelle se trouvait, en 1829, M. le baron de Taleyrand, Alexandre Daniel, préfet de la Nièvre.

Les Bonneau étant de riches propriétaires, notamment après l'acquisition des parcelles viticoles de Pernan-Vergelesse, en Côte d'Or, les trois frères issus de Claude Marie et de Sophie Richou demandèrent sous Napoléon à rattacher le nom de leur fief du Martray à leur patronyme, ce bien qu'ils ne disposassent point de titres nobiliaires ; ce fut donc le cas d'Edmond, qui en fit le premier la demande dès 1847 (demande qui fut alors refusée), de Charles François Alexis et de Louis Adrien par le décret du 14 juin 1859. En fait, les Bonneau du Martray faisaient partie de la riche bourgeoisie terrienne nivernaise ayant servi militairement pour les deux Empires et, tant qu'il y eut des hommes ayant pu transmettre le patronyme, l'habitude fut prise - et admise - de leur adjoindre le nom de leur antique fief. Ainsi Charles, qui s'appelait Bonneau à la naissance devint, suivant une habitude bien ancrée en ce temps-là, Bonneau-Verry du fait de son mariage à Beaune (Côte d'Or) avec Marie Eugénie Verry le 7 juin 1835, puis Charles Bonneau du Martray après 1859.

Charles François Alexis, né en 1806 à Sémelay, au sud du canton de Moulins-Engilbert, de Claude Marie (1768 - 1841) et de Marie Jeanne Sophie Richou de Bussy (1784 - 1846), fut, sous le second empire, maire de Moulins-Engilbert de 1851 à 1855, mandat où il entama notamment le projet de construction d'un canal entre Panneçot et Moulins-Engilbert, projet qui sera refusé. Il fut également conseiller général de la Nièvre. Il avait deux frères et deux soeurs, Louis-Adrien (1810 - 1885) et Edmond (1813 - 1890) pour les frères, Honorine Françoise (1810 - 1879) et Elisabeth (1805 - 1828) - l'aînée de cette fratrie, qui mourut fort jeune, à vingt-trois (23) ans -, pour les soeurs. Quant à Honorine, elle devait, pour sa part, épouser Jean Celse Perret. Edmond et Louis-Adrien, comme lui, eurent une descendance.
- Louis-Adrien, né au Martray en 1810, capitaine, hérita d'une propriété à Vandenesse où il fut élu maire et participa, avec le duc de Périgord, au projet de reconstruction de l'église de sa commune et, en 1855, dressa un plan de drainage pour la ferme de Couze, alors propriété des Taleyrand ; c'est lui qui rédigea en 1844, en tant qu'ancien capitaine, le fameux rapport portant sur la soit-disant dangerosité des canons de Jules Miot qui, offerts par Jean-François Lorry (1793 - 1882), notaire de son état et maire de Moulins-Engilbert, avaient été exposés à la population sur un mur de sa propriété des Picpus. Louis-Adrien était par ailleurs un bon traducteur et littérateur, ayant mis en vers des chants antiques et la légende de l'Enfer, de Dante. Louis Adrien eut, avec Marie Caroline Martin de Chanteloup (1821 - 1909), Isabelle (1842 - ?) qui se maria en 1870 avec Olivier de Jouvencel (1844 - 1913) et eut une descendance, et un fils en 1847, Etienne (Marie Charles Edmond), qui s'illustra par ses peintures après avoir été élève de Cabanel, fut gravement blessé en 1870, voyagea en Afrique et en Italie, où il mourut à Capri, en 1882.
- Edmond, né au Martray en 1813, polytechnicien, militaire qui fut colonel puis général, conseiller général, fait commandeur de la légion d'honneur le 27 février 1873, reçut le château du Martray à Semelay. Il y traduisit de l'anglais et anota un ouvrage d'équitation de Lewis Edward Nolan, Histoire et tactique de la cavalerie, qui fut publié à Paris chez A. Leneveu en 1854. En plus d'ouvrages portant sur sa vie militaire ("En Algérie au temps d'Abd-el-Kader. Carnets de route et correspondance", 1926, etc), il rédigea également un petit livre sur son village : "Semelay, église, prieuré et paroisse aux diocèses d'Autun et de Nevers, notice historique, avec développements sur le prieuré de Luzy". En 1830, il donne sa démission de l'armée pour devenir, comme l'avait été son père, fermier général, bois et forges du duc de Périgord. Il devait néanmoins intervenir en Algérie en 1843 et aux journées de juin 1848. Edmond eut avec Isabelle Jacquinot de Pampelune (1818 - 1897), fille de grands banquiers nivernais, quatre enfants, Gaston (1848 - 1927) dont nous reparlerons, Claire (1851 - 1924) qui, à Autun, devait prendre en 1872 pour époux le comte Roger (Joseph Marie Jacques Pierre) de L'Hermite de la Rivière (1842 - 1917) et aura avec lui six (6) enfants, enfin Hélène et Maurice (1860 - 1927) qui épousera une certaine Gilberte Besse, fille d'Eugène-Philibert Besse et de Louise-Marie Burette. César Franck, musicien français bien connu, se rendit chez madame Edmond Bonneau du Martray en août 1873, "qui avait son château à Vandenesse, près de Cercy-la-Tour". Edmond Bonneau du Martray mourut en 1890.

Charles Bonneau du Martray se présenta aux élections municipales de 1865 contre Louis Pougault mais ne fut point réélu, cela suite à une contradiction exprimée par quelques habitants du canton, portant sur la validité des élections cantonales de 1861 où il s'était également présenté. Charles Bonneau du Martray mourut à Paris fort âgé, concrètement à quatre-vingt-dix (90) ans, en 1896, et fut inhumé à Moulins-Engilbert. Charles Bonneau avait été fait chevalier de la légion d'honneur en 1854, soit pendant son mandat de maire. Avec Marie Eugénie Verry (1816 - 1891), native de Beaune en Côte d'Or, - il devait s'appeler un temps avec elle Bonneau-Véry, suivant la coutume - il avait eu trois enfants, Jules-Marie-Paul (1837 - ?) qui reprit le château de Marry et épousa Marguerite Coujard de La Planche, dont la famille est originaire de Château-Chinon (Campagne), Marguerite, qui allait être religieuse du Sacré Coeur, et Marie Eugène (1836 - ?), l'ingénieur dont nous reparlerons. Signalons que Paul s'illustra dans la géologie, collabora avec la Société Royale britannique et signala la présence d'un bloc erratique dans la vallée de la Dragne.

Les Bonneau du Martray s'illustrèrent également dans l'ingéniorat puisque un ingénieur civil des Ponts-et-Chaussée (Eugène) a été détecté à Sancerre, Dijon et Nevers, à des périodes différentes. Marie-Eugène Bonneau du Martray, né à Marry en 1836, fils aîné de Charles François, militaire avant d'embrasser une carrière d'inspecteur des Ponts & Chaussées, fut décoré chevalier de la légion d'honneur en 1878. L'ingénieur des Ponts & Chaussées, ingénieur ordinaire puis de première classe, qui allait devenir inspecteur, fut, dans le cadre de sa profession, notamment ingénieur en chef pour la gestion du canal du Centre, le doublement de la voie ferrée de Cercy-la-Tour à Chagny via le Creuzot, la construction des chemins de fer de Cercy-la-Tour à Gilly et de celui de Chagny à Auxonne (ces deux dernières voies ferrées aujourd'hui déposées). C'est toujours lui qui, au 19ième siècle, mit au point les déversoirs, vannes et roues du système hydraulique du moulin de Récy, sur le Boisseau, dans le sancerrois (Cher), un des rares moulins d’implantation médiévale encore en activité - mais sous la forme d'une minoterie -, et dont les roues, du 18ième siècle, ont été conservées. En plus de sa profession, il participe à la Revue Celtique et au Service de la Carte Géologique de France, recueille et envoie de beaux fossiles à M. Albert Michel-Lévy. Marie Eugène devait prendre sa retraite en 1898. Avec Julie Marguerite Madeleine Fleury (1848 - 1896), décédée prématurément à l'âge de 48 ans, deux ans avant sa retraite, il avait eu deux enfants, Suzanne, qui épousa Paul Chomette en 1896, docteur en Droit et avocat à Clermont-Ferrand (il devait publier en 1897 aux éditions Rousseau un ouvrage "Des droits des communes sur les eaux de source et de la dérivation de ces eaux par les communes"), et René, petit-fils de Charles, qui hérita de Marry et du domaine viticole de Corton-Charlemagne, et se fit surtout connaître par celui-ci.

Concernant ces biens viticoles de grande renommée, situés près de Pernand-Vergelesse, sur la Côte de Beaune, en Côte d'Or, ils furent acquis après la Révolution dans le cadre des ventes en Bien Nationaux des parcelles dites de Corton-Charlemagne, exploitées depuis 775, appartenant alors à l'abbaye de Saulieu, par la Maison Verry de Beaune et, suite au mariage en 1835 de Charles Bonneau (pas encore du Martray) avec Marie Eugénie Verry, fille d"une famille beaunoise de négociants en vins, celle-là même détentrice de la Maison qui porte son nom, échut, de génération en génération, à la famille Bonneau du Martray actuelle, ce jusqu'à la mort, en 1969, du dernier représentant de cette lignée par la personne de René Bonneau du Martray (1886 - 1969), fils d'Eugène (1836 - ?), petit-fils de Charles, qui se disait, sans doute par les Verry, descendant direct de Nicolas Rolin, des Hospices de Beaune. Ce dernier hérita à la suite de son oncle Paul, géologue à ses heures, fils de Charles François Alexis, de la propriété du château de Mary et avait été élu conseiller municipal de Moulins-Engilbert ; il avait été dans les années vingt du siècle dernier, avec Charles Laplace, vice-président du nouveau Syndicat d'Initiative de Moulins-Engilbert, présidé alors par le marquis Henri de Rouälle (1873 - 1950), qui avait des terres à Saint Laurent de Limanton et à Moulins-Engilbert, maire de Moulins-Engilbert, époux de Blanche Le Goazre de Toulgouët-Treanna (1875 - 1910) et dont l'un des descendants, Jean (1898 - 1973), allait être P.D.G. des conserves OLIDA et soutien financier, avec Hervé d'Armaillé, des premières campagnes électives de François Mitterrand dans la Nièvre après guerre. René Bonneau du Martray eut également, pendant cette période, une relation avec la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, où il fut présenté par le Colonel d'Assigny et le Comte d'Armaillé. Il s'était marié en 1923 avec Hélène Marie Estelle Colonna de Giovellina (1894 - ?), couple resté sans descendance.

Les Bonneau du Martray perdirent plusieurs de leurs membres pendant les deux guerres mondiales. Citons une certaine Gilberte (Marguerite Marie) Bonneau du Martray (1901- 1945), née dans l'Allier à Saint-Gérand-le-Puy, qui fut décorée à titre posthume de la médaille de la Résistance Française et de la Croix de Guerre avec Palme. Elle mourut d'épuisement, déportée, à Bergen-Belsen (Allemagne), vraisemblablement en avril 1945. Son nom est cité dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D., Tome 3, p 655 (et p. 11428 du Journal Officiel de la République Française du 30 septembre 1987 pour la mention "Mort en Déportation"). Elle était infirmière major au Val-de-Grâce et faisait partie du réseau Hector. Arrêtée en février 1942 par la Gestapo alors qu'elle émettait depuis chez elle pour le compte de la Résistance, Groupe Combat Zone Nord, elle est condamnée à mort le 14 avril 1943 par le Volksgerichtshof allemand (Tribunal du peuple) pour crime de trahison à Sarrebrück mais fut graciée par la Cour Suprême de Berlin sur l'intervention d'un blessé allemand, soigné par elle au Val-de-Grâce. Après une période de rétention en France, elle fut néanmoins déportée dans divers camps allemands, à Mauthausen puis à Bergen-Belsen. Son nom est gravé, avec Anne et Margot Franck et bien d'autres, sur l'une des pierres murales entourant la stèle du monument aux morts "Bergen-Belsen" au Père Lachaise. C'était la fille de Maurice Joseph Edmond Bonneau du Martray (1860 - 1927), fils d'Edmond, et de Marie Gilberte Bessé (1865 - 1935), déjà décrite. Elle avait un frère, Robert Edmond Marie-Joseph (1889 - 1917), militaire au 87ième RA et mort au champ d'honneur à Epernay (Marne), et une soeur, Simone (Jeanne Marie Josèphe) (1892 - 1964), qui épousera en 1920 un certain Pierre Aymar de Séroux (1884 - 1977), directeur d'une compagnie d'assurances dans la région parisienne.

C'est après la seconde guerre mondiale que la jonction est faite, par mariage, avec la famille Le Bault de la Morinière, de lointaine origine angevine, qui devait donc hériter en 1969, soit à la mort de René Bonneau du Martray, via sa nièce Alice Colonna, comtesse et femme de Jean le Bault de la Morinière, comte, des biens bourguignons de la famille Bonneau du Martray, notamment en Côte d'Or et en Nièvre (voir explication plus détaillées dans la notice de la famille Le Bault de la Morinière). Le domaine Corton-Charlemagne a, notamment depuis 1969, pris l'appellation commerciale de "Bonneau du Martray" et est connu comme tel dans le monde de la viti-viniculture bourguignonne et du négoce en vin.

Malgré une très forte déperdition du patronyme actuellement - seules deux naissances furent enregistrées à Paris et une en Seine-Saint-Denis ces quarante dernières années -, une seule lignée Bonneau du Martray filiative demeure encore actuellement, en région parisienne - celle de Maurice, fils d'Edmond. Une société civile Bonneau du Martray intervenant comme agence de presse et autres services apportés à la production, et animée par Anne Thiéry (1952) épouse de Guy Paul Bonneau du Martray, son associé, a été développée en 1996 à Moutrouge, dans le Val d'Oise, pour la commercialisation des productions du domaine de Corton-Charlemagne (patrimoine mobilier). Cette société de conseil pour les affaires et la gestion a été, suite à l'établissement de Guy Paul Bonneau du Martray en profession libérale à Paris, radiée en décembre 2006 pour être transférée à Chaussy, dans les Hauts-de-Seine. Ce couple a une descendance. Olivier Bonneau du Martray, architecte, formé à l'Univerité Paris XIII à Villetaneuse, est actuellement directeur de sociétés en Belgique et dirige le groupe de son nom comprenant deux sociétés : "Data Warehouse & Business Intelligence Architects" et "Belgian SAP Professionals". Depuis 1999, il est également responsable de la Practice Business Intelligencew chez Atos Origin Belgium et expert en SAP BI et intégration avec SAP Business Objects à la Louvière. Il habite actuellement avec une infirmière, son épouse, Axelle-Marie Pellichero, à la Louvière, en Belgique, près de Bruxelles. Bryan et Diane du Martray sont ses frère et soeur.

Quant au château du Martray de Sémelay (car il y en a un autre du même nom à Pouilloux, en Saône et Loire), il a été jusqu'à la fin du 17ième siècle une propriété de Louis Cotignon puis de Jeanne Chaussin, épouse de François de Siry, qui vendit le domaine à la famille Bonneau alors originaire d'Issy l'Evêque où Pierre Bonneau était praticien, mais déjà présente à Sémelay et à Saint-Honoré où elle assumait une charge notariale. C'était un fief simple chargé d'une rente en seigle envers la chartreuse d'Apponay (ou de Ponay, Jacqueline du Crest de Ponay (1596 - ca 1631) ayant été la seconde épouse de Léonard Bonneau (1587 - 1669), seigneur de Remilly et sieur du Vernay). La branche nivernaise, famille vigneronne notamment représentée par Ponthus Bonneau (1635 - ca1687), sieur du Vernay et de Remilly, notaire demeurant à La Montagne (Saint Honoré), s'éteignit en 1722 par défaut de descendance mâle, trois filles issues de Louis Bonneau et Charlotte Mayeux, et fut remplacée par la branche "charollaise" qui a perduré jusqu'à Gaston Bonneau, fils d'Edmond déjà décrit, et avait des terres, château et domaine, à Remilly, paroisse voisine, et à la Clayette, dans le Charollais (Saône et Loire). Gaston Dominique Simon Toussaint Bonneau (1848 - 1927), qui d'ordinaire habitait à Paris, au 165 de la rue de Grenelle, colonel puis général, envoyé au Méxique sous Napoléon III entre 1865 et 1867, officier de la Légion d'honneur, auteurs à ses heures d'ouvrages sur les techniques militaires, marié en 1880 avec Marguerite (Marie Valérie Eugénie) Fay (1858 - ?), n'avait eu à la fin dix-neuvième siècle que des filles - et elles furent quatre ; l'une d'entre elles, Germaine, se maria en secondes noces avec Bernard Didier d'Eté (1892 - 1959), natif de Rouen d'une famille normande, alors inspecteur général des finances, directeur du personnel, du contrôle et de la comptabilité au Sénat, ce qui explique que le Martray est actuellement la propriété de cette famille (à ne pas confondre avec une demeure dite "château du Martray" à Houilles, dans les Yvelines, qui fut un pensionnat du château après avoir été une école primaire avant d'être actuellement l'institut Sainte-Thérèse, cette demeure venant peut-être d'Edmond, voire d'Eugène Bonneau du Martray, qui habitait à Versailles, au 35 rue de Béthune). Au fil des acquisitions et des successions, il a été remanié plusieurs fois entre le 16ème siècle et le 19ème siècle, un étage ayant été réalisé en 1900.

C'est un membre de la famille d'Eté, Gonzague, dernier des cinq enfants de Germaine Bonneau du Martray et de Bernard, qui a repris le domaine et a, en septembre 2004, traduit en français le texte anglais d'Henri de Crignelle, pseudonyme d'un ancien officier des dragons de l'Armée Royale, vraisemblablement l'un des fils du comte de Montcorps, texte relatant des scènes de chasse dans le Morvan et publié en Angleterre en août 1851. Gonzague d'Eté, qui élève des chevaux et développe avec son épouse Chantal Combe un gîte rural, est également l'auteur d'un petit ouvrage, livre auto-édité, "Semelay la mystérieuse". Il participa en 2001 à la G-Revue n°14, Eros & Hippos, Internationale de l'imaginaire, p. 111 : "Equitation féminine et progrès social". Avec M. Rouard, Gonzague d'Eté a longtemps fait parti du Comité d'Etude et d'Aménagement du Morvan, basé à Saulieu (Côte d'Or), dont le président est le comte Bernard de Vogûé (1926) et le secrétaire, Claude de Willecot de Rincquesen. Il est père de six (6) enfants dont Clarisse qui s'est mariée avec un certain Pierre Viénot de Vaublanc, dont le nom vient d'une vieille famille noble de Bourgogne.

Sources : Gabriel Vannereau, 1972 ; Geneanet, 2006 ; Luis Gutiérrez, 2006 ; Archives de la Côte d'Or.