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Onlay, vu de la Dragne
La commune morvandelle d’Onlay, au sein du Parc Naturel Régional du Morvan, se trouve dans la moyenne vallée de la Dragne, à quelques encablures à l’Est de Moulins-Engilbert par l’unique route qui passe par la vallée, reliant Moulins-Engilbert à Autun par Saint Léger-sous-Beuvray et la Grande Verrière. La route actuelle passe en bas du village sans le traverser véritablement. Ceci n’est pas un hasard car l’agglomération d’Onlay s’est formée sur une ancienne chaussée gallo-romaine qui reliait Saint-Honoré-les-Bains à Château-Chinon . Si cette chaussée est encore bien visible et largement empruntée par le réseau actuel entre Saint Honoré et Onlay, celle-ci n’existe au Nord d’Onlay que sous la forme d’un chemin forestier qui gravit tout droit les pentes de la Vièrge et du Bois de Courvault, se perd sur Château-Chinon Campagne dans les Bois de Châtenet, traverse le Guignon, remonte sur le hameau de Bouteloin en évitant Saint Léger-de-Fougeret (qui n’existait pas) et, traversant le ruisseau de la Faye, le cours supérieur du Garat, remonte les pentes forestières de Lhéry avant de rejoindre la voie de Moulins-Engilbert à Château-Chinon Ville.
Le nom d'Onlay est cité en 1290 sous la forme "Unlayo", la paroisse ayant été mentionnée dès 1130. Le village d'Onlay est bâti sur la rive droite de l'Oragne, le long de la voie romaine de St Honoré-les-Bains à Château-Chinon, déjà décrite. Une agglomération y existait à l'époque gallo-romaine. On y a retrouvé de nombreux vestiges d'habitats, tuiles, marbres, monnaies, mosaïque. Onlay, commune morvandelle, commune essentiellement agricole (on y dénombre jusqu'à quatorze exploitations agricoles), rassemble sur son territoire bien des atouts propre à la vie en Morvan : des ressources forestières avec, outre l’exploitation des feuillus chênes et hêtres, partout présents, celle des résineux, épicéas, sapins et douglas élevés en grumes ou en sapins de Noël ; des ressources pastorales et fourragères avec quelques cultures de maïs et, à la fois pour les hommes et les animaux, la culture de pommes de terre, la terre du Morvan, plutôt acide et graveleuse, s’y prêtant fort bien ; enfin l’élevage, partout présent dans la Nièvre, mais assez diversifié ici puisqu’on y trouve un peu partout bovins, ovins, porcins et caprins. Certains élevages, associés à l’exploitation de gîtes ruraux, peuvent même être visités ; associés à l’élevage caprin, la production de fromages de chèvre s’est développé. Un contexte d’élevage assez diversifié sur la commune et dans les environs permit l’établissement en 1917, et aujourd’hui au lieu-dit des Gargottières, d’une petite unité de fabrication de terrines et de plats cuisinés " couleur terroir " que l’on peut acheter sur place en vente directe, ou partout ailleurs en GMS, autour de laquelle des journées "portes ouvertes" et autres manifestations folkloriques et culturelles sont organisées.

La configuration de la vallée - la vallée de la Dragne, site classé par Natura 2000, et celle de Niault -, un terrain plutôt accidenté, un bocage prédominant à peine remanié par le remembrement ; de belles forêts, surtout à l’Est, aux confins du ruisseau de la Maria, de beaux panorama sur la Vieille Montagne et le Mont Genièvre visibles notamment des parties supérieures du village, à la Vièrge ; de petites routes pittoresques dont un bon nombre se terminent à un hameau ou se prolongent par un antique chemin rural ou forestier ; voilà qui, ajouté l’un à l’autre, peut, s’il est bien compris des habitants, développer une économie adaptée à un tourisme vert d’origine citadine et non tapageur : il y avait deux restaurants dont l'un vient de fermer ; les gîtes de l'Escargotière et de la Rivière et celui de la laiterie du manoir de Thard ne désemplissent pas, point de départ de nombreuses randonnées à pied, en quad ou à vélo ; enfin un mécanicien automobile, un électricien et un maçon s’y sont même nouvellement établis, avec plus ou moins de bonheur car le mécanicien vient de cesser son activité. Onlay, petite bourgade du Morvan, deviendrait presque un véritable petit centre économique avec une fromagerie artisanale au lieu-dit de Thard et, près du gîte de la Rivière, une piste d’ULM pour qui voudrait aborder le village par les airs. Onlay se révèle être une des communes rurales dont le niveau d'instruction est un des plus élevés du canton.

Outre les curiosités de la campagne, Onlay n’échappe pas à la règle de l’habitat morvandeau, à l’architecture typique de la région, ces fermettes à toit d’ardoise à longs pans habritant le plus souvent sous le même toit l’habitation et les corps d’exploitation ; habitat très dispersé dans le bocage aux multiples ruisseaux, ponctué de hameaux, de fermes isolées, de moulins, de puits (il y en aurait quatre-vingt-dix), de croix et de manoirs. Impossible de citer toutes les croix et tous les puits. Mentionnons que les puits ont été restaurés par les habitants du village. Si l’on ne s’en tient qu’aux moulins, aux croix et aux manoirs, citons, sur la Dragne, le Moulin des Gouttes, bien restauré, le Moulin de Thard et le Moulin du Bourg ; une croix monumentale, construite suivant les dernières volontés de la vicomtesse de Saint-Marsault, en face de l’Eglise paroissiale Notre Dame de l’Assomption et une croix de chemin sur le CV01 portant sur le souvenir d’un soldat de l’armée d’Orient, mort en 1856, représentant une vierge et un ange ; le château du Niault, plus au Nord, sur la route des Ichards, construit au 18ième siècle à l'emplacement d'une maison forte dont il ne subsiste qu’une tour, la chapelle, en fort mauvais état, ayant été rebâtie en 1828  - le châtelain en était Louis-Marie Auguste, comte du Clerroy, qui fut maire d'Onlay depuis le retour de Louis XVIII et, en 1860, le château devint la propriété de la maison de la Boulaye ; les bâtiments actuels, restaurés au 18ième siècle, avaient été construits au 16ième par un gentilhomme verrier dont l'exploitation se trouvait en Faulin, c'est-à-dire à 2 km au sud-est de Niault, le long du ruisseau de la Maria, en limite des communes de Villapourçon et de St Léger-de-Fougeret - la verrerie de Faulin, qui eut quelque célébrité, disparut sans doute peu après le 16ième siècle ; la maison de maître de Levault et son parc, du 19ième, propriété de Théodore Miron (qui, en 1831, va succéder au comte de Cléroy à la mairie d'Onlay), construite en remplacement de l'ancienne demeure du même nom, qui n'est autre que l'actuelle ferme Vincent Mathé, ancienne propriété du marquis de Ganay ; le château de Thard, de l’autre côté de la Dragne, accessible à pied depuis les Gargottières, château du 16ième siècle remanié, ancien fief du comte de Nevers puis, au 19ième siècle, possession de la famille espagnole de Mora qui y menait grande vie : propriété privée, au milieu d'un vaste parc, son approche est impossible ; on ne l'aperçoit que de loin.

Pour le reste, une association, l'Association de Découverte et Réhabilitation" animée par le maire actuel de la commune, Dominique Mathelin, et Philippe Mémet, se dédie, avec le soutien du Parc Naturel Régional du Morvan, à la mise en valeur et à la sauvegarde du parimoine local face aux abandons possibles et aux divers défauts d'entretien dû essentiellement à l'exode rural.

Ce n'est qu'en 1848 que la route d'Autun, le chemin de Grande Communication n°18 (l'actuelle D18), traverse la commune ; les travaux avaient été financés, sous Louis Dumont, alors maire d'Onlay, par le vote des centimes additionnels et, surtout, par la pratique des prestations en nature.

L’église du village Notre Dame de l’Assomption de la Vierge Marie, déjà citée, a été bâtie au 15ième siècle : elle est maintenant une propriété de la commune. Incendiée par les huguenots en 1570, pauvrement reconstruite, elle a l'originalité d'avoir un plan rectangulaire. La nef, non voûtée, présente une charpente à poinçons et entraits apparents ; la nef et le portail sont respectivement des 16ième et 18ième siècles, le choeur ayant été restauré en 1833 et en 1885, cette dernière restauration provenant des voeux testamentaires de Dolorès-Marie-Jeanne Moreno de Mora, vicomtesse de Saint-Marsault, fille de Moreno de Mora, grand d'Espagne, gendre de Martin de Thard, décédée le 17 octobre 1880 à Moulins-sur-Allier à l'âge de vingt-cinq (25) ans. Elle possède une statue en bois polychrome, du début du 17ième siècle, représentant la Vierge couronnée portant l'Enfant Jésus. Elle aurait été bâtie, selon la légende, sur les ruines d'un temple païen. Une fontaine sacrée, aujourd'hui détournée, coulait à proximité. Pendant les événements révolutionnaires, l'église a été pillée et dépouillée de ses objets précieux, puis fouillée par les salpêtriers à trois (3) pieds de profondeur. Elle restera pendant longtemps dans un triste état et le presbytère sera vendu au châtelain de Niault au détriment de la commune, alors trop pauvre. Non loin de là, trois soeurs de la Charité chrétienne de Nevers tiennent une maison religieuse avec un jardin, fondée en 1842 par Marie-Mélanie Dupuy de Semur, veuve de Jacques-Joseph, comte de Clerroy : on y découvrit, lors de sa construction, les vestiges d'une villa gallo-romaine ; ce prieuré fut aussi une école. N'oublions pas qu'Onlay fut la patrie de Monseigneur Alexis Lemaître (1864 - 1939), archevêque de Carthage, primat d'Afrique. Elle le fut aussi de l'architecte Louis Marie Cottin.

Quant à la fameuse statue de la Vièrge, qui, patronne de la paroisse, domine le village, elle a été elevée en 1900 à la suite d'une "mission" au cours de laquelle, M. de Villequetout, second gendre de Moreno de Mora, choisit l'emplacement d'où l'on domine le bourg et d'où l'on a vue, par delà la vallée de la Dragne, sur le manoir de Thard, le Mont Genièvre et la Vieille Montagne.

Dans un contexte local où la religion a fait au 19ième siècle si bon ménage avec la grande et moyenne bourgeoisie locale, la question scolaire allait inévitablement être posée entre une seule école dirigée par une religieuse bénéficiant d'un traitement d'instituteur et d'un supplément communal, ou bien, comme le voulait le sous-préfet, deux (2) écoles distinctes, une école de garçons confiée à un maître laïque et une école de filles ayant statut d'école libre et restant sous la direction des Soeurs. Le statu quo se maintint pratiquement jusqu'en 1890 où Onlay fut enfin pourvue d'une école laïque de garçons. Cete école existe toujours. Menacée de fermeture, elle a actuellement un statut d'école maternelle.

La "Couche aux Femmes" est un lieu-dit au nom très curieux. Après la défaite de Waterloo de 1815, le Morvan va être intégralement occupé par les Alliés. Le 29 juillet 1815, le régiment de Würtemberg passe à Onlay pour Moulins-Engilbert, ce qui déclenche la peur panique des habitants qui, ne voulant pas voir leurs femmes violées, les rassemblèrent dans une sorte de cuvette naturelle propice à la résistance, cuvette où il dut se produire quelques accouchements prématurés...

Onlay détient aussi sa chronique criminelle. Le 4 mai 1892, trois garçons meuniers d'Onlay, Marceau, Guyard et Bouillot, ivres après onze litres de vin consommés au cabaret Forgeot de Villapourçon, se disputent violemment, l'altercation ayant démarré entre Marceau et Bouillot, son père nourricier, et Marceau reçoit de Guyard plusieurs coup de pied, provocant chez Marceau une méningo-encéphalite, qui s'avérera mortelle deux jours plus tard. L'affaire, qui a été jugée en audience le 1er août 1892 à Nevers, se terminera par la condamnation de Guyard à deux années d'enprisonnement pour avoir provoqué la mort de Marceau sans avoir eu l'intention de la donner.

Onlay a cependant une légende, bien de chez elle, rapporté par Bulliot : dominant le hameau de Brion, un rocher porte l'emprunte grossière d'un pied de petite dimension dénommé "pas de Saint Martin". Alors que le saint tente de prêcher l'Evangile, ses ennemis paëns indendient les bois alentours ; encerclé par la fumée et les flammes, l'apôtre frappe le rocher du pied, s'élève dans les airs et disparaît à la stupeur de l'assistance. Une autre légende parle d'un temple païen qui aurait été détruit par le même Saint-Martin. L'église aurait été construite à sa place, près de laquelle coulait une fontaine dont l'eau vint à tarir après qu'un boucher eût lavé ses mains tachées de sang ; cette fontaine réapparut dans un pré, de l'autre côté du ruisseau sous laquelle elle s'était purifiée...

Car Onlay réserve une surprise : des sources d'eau sulfureuse, bien réelles celle-là, de composition identique à celle des trois célèbres sources de Saint-Honoré-les-Bains. Les Romains les repérèrent et y construisirent un aqueduc à proximité. Mais elles ne connurent pas le même succès et furent plutôt utilisées au lavage du linge : elles étaient surtout appréciées des lavandières en hiver du fait de leur constante chaleur. Au 19ième siècle, le cimetière du village fut construit sur l'une d'entre elles. La fontaine de la Bonne Dame servit ainsi pour l'ablution des seins des femmes qui, ainsi libérées d'un mal non identifié, allaient à l'église faire leur prières.

Onlay, petit bourg coquet et fleuri du printemps jusqu'à l’automne, semble prouver qu’il est possible de se diversifier économiquement en prenant le parti du tourisme tout en n’abandonnant pas l’activité première qui est l’élevage. Et que dans cette option, les activités de pêche et de chasse se sont développées avec les nombreux cours d’eau riches en écrevisses et la forêt, sans oublier un vide-grenier organisé depuis 2000 par l'association ADERE, une source d'eau sulfureuse qui n'est pas exploitée et sans oublier aussi le culturel avec la constitution d’un groupe folklorique : les Tabouleux.

Onlay est l'une des trois communes du canton qui, avec Isenay et Saint-Honoré, ne fait pas partie de la Communauté de Communes "Sud Morvan" créé le 13 décembre 2005.

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