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Villapourçon, vu de Velle
Commune de plus de cinq mille hectares, pratiquement à elle seule le sixième de la surface cantonale, commune aussi la plus élevée du canton entre la vallée de la Maria, le Mont Genièvre et le Mont Préneley, sur un véritable bassin-versant attenant à la haute vallée de la Dragne , géologiquement bâti sur des schistes dévoniens et des tufs porphyritiques : Villapourçon, village morvandeau, se niche sur un léger replat sous les chaînes boisées les plus élevées du Morvan, celles qui, côté Saône et Loire, culminent dans les bois du Roi, au Haut Folin, à 901 m, au Nord de Saint-Prix et de Glux-en-Glenne. Dans cet ensemble, le Mont Préneley et les Sources de l'Yonne ont été classés en site naturel par le décret du 24 mars 2000 (J.O n° 73 du 26 mars 2000 page 4778) et concerne donc les communes de Glux-en-Glenne, Saint-Prix (Saône-et-Loire) et Villapourçon.

Depuis Onlay, on y accède par Fragny et Gerbault ; depuis Saint Léger-sous-Beuvray, par le lieu-dit de la Dragne (qui, parce qu'au-dessus des gorges et d'une cascade, donna le nom à la rivière et à la cascade) ; soit donc par un détour obligé de la route d'Autun qui passe un peu plus au Sud.

Comparé à Montaron, la commune non morvandelle la plus boisée du canton, Villapourçon vaut bien un taux de boisement de près de 50 % - 2030 ha de bois sur 5043 ha de superficie communale -, le village étant encerclé de toute part par des massifs forestiers importants associés à des massifs montagneux n'autorisant pas d'autres formes de culture : au Nord, le Bouquet de la Gravelle, qui culmine à 808 m, à l'Est, le Mont Préneley qui, au-dessus de Rangère, de ses mines et de sa retenue, culmine à 855 m, au Sud, de l'autre côté des gorges de la Dragne, la Forêt de Châtillon qui culmine hors commune à 618 m. La zone déforestée correspond bien à l'établissement de la paroisse et à ses hameaux et fermes isolées dans le bocage non remembré de la vallée, ponctué de châtaignier et de noyers, avec une percée vers le Sud-Ouest, sur les ruisseaux de Richaufour et de Montcharlon par de-là la Pierre Aiguë via la crête de Sanglier, sous le versant oriental du Mont Genièvre (637 m).

L'occupation humaine y est très ancienne puisque des celtes y ont élevé une pierre, au lieu-dit actuel de la Chaise à Buthiau. Une voie romaine y passait, que l'on peut encore constater, partiellement reprise par les routes et chemins actuels, qui reliait Autun à Saint-Honoré en passant notamment par le Puits, le Foulon, le Haut-de-l'Arche et Sanglier, déjà notée au 18ième siècle, malgré de grosses erreurs, par Cassini. La structure en hameau ne semble pas avoir favorisé de grosses structures familiales. Il y eut cependant jusqu'au 18ième siècle des communautés taisibles, dont la plus célèbre a été vue à Préporché. Parmi ces communautés, on retiendra sur Villapourçon celle des frères Alexandre, à Petiton.

Le "dolmen" de Prabis, sur la Montagne de Roset, comme la Pierre Aiguë dans les bois de Boulas, vers Saint Honoré, sont liées à des légendes où elles auraient été apportées par des fées. Le dolmen, qui servait d'autel, est entouré de galeries où des travaux metallurgiques ont été constatés par Gilbert Charleuf, formes d'allées couvertes où des rites initiatiques ont dû être accomplis. Une autre trace de cette occupation est "l'écuelle de Saint-Martin", forme de petite excavation ronde sur un rocher situé à dix mètres de la fontaine du même nom. Sain-Martin est un toponyme courant dans la région, de même que le patronyme Martin l'est pour bon nombre de familles, dont l'une particulièrement connue, les Martin de Tard. Sans doute à l'origine le résultat de l'évangélisation de Saint-Martin décrite par Bulliot et Thiollier. Et Bulliot prétendit que tous les moulins de la région s'arrêtaient le jour de la Saint-Martin : pourquoi si ce n'est que c'est à Villapourçon que Saint-Martin fit la connaissance d'un meunier à Fragny qui aimait le jeu ; ayant perdu son âne et sa soutane, le pauvre Saint-Martin se présenta à Montigny-sur-Canne vêtu comme un farinier... L'origine de Villapourçon traduit l'activité première de la région, l'élevage des porcs : Villa Procorum ou Villa Roporcono (en 966), Villa es Porcos en 1233, Ville à Pourçon ou Villa à Pourson (en 1243), Villa Pourçon, longtemps écrit en deux mots avant leur agglutination actuelle. C'est sous cette dernière forme que la commune a intégré le canton de Moulins-Engilbert, en 1793, suite à la suppression du canton de Larochemillay, cette organisation ayant été confirmée en 1800 (an VIII). Et, en 1870, Villapourçon cède avec Arleuf et Château-Chinon (Campagne) une partie de son territoire lors de la création de la commune de Fâchin.

Bref, les porcs de Villapourçon, dont leur élevage daterait des gaulois, ont depuis longtemps perdu la bataille sur les bovins et les ovins depuis qu'ils ont été interdits de séjour dans les forêts, mais demeurent néanmoins çà et là suivant les exploitations : 27 au total qui se consacrent essentiellement à l'élevage du Charolais, des ovins et, accessoirement, des caprins avec, pour certaines d'entre elles, une activité fromagère associée (sur Changy) - la fromagerie de Siloé. Notons aussi une activité apicole à l'orée des bois avec la production de miel du Morvan dont les parfums rappellent tout droit ceux des grandes forêts avoisinantes.

Les moulins de Rangère, de la Ruchette, de Fragny (lieu d'une ancienne villa romaine), tous sur la Dragne, sont les témoins pas si ancestraux d'une activité meunière et artisanale importante qui perdura pratiquement jusqu'au début du 20ième siècle. Le moulin de Rangère, qui donna son nom à une famille jadis nombreuse, était un fief mouvant de la seigneurie de la Montagne. Tous ont été transformés en maisons d'habitation ou en gîtes. Le moulin de Fragny restera longtemps et tristement célèbre par l'assassinat, pendant la "Terreur Blanche" de son meunier, Jean Cochot, et de sa famille (à l'exception d'un bébé) en 1817 par Joseph Martin (1750 - ?), pourtant issu d'une famille bourgeoise bien connue dans la région, et sa bande de brigands qui, arrêtés, furent condamnés à mort par la cour prévôtale de la Nièvre et guillotinés le 21 juin à Château-Chinon, place du marché, devant... 4.000 personnes, à l'exception de Joseph Martin qui, parce qu'il avait dénoncé ses complices, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité ; celui-ci, né à Saint-Prix de Jacques Martin de Tard (1706 - 1782) et de Madeleine Lefranc, avait déjà fait l'objet, en 1777, d'une condamnation à trois livres d'amende envers le Roi pour escroquerie à la vente des grains, condamnation assortie d'une "exposition au carcan" sur la voie publique sur trois jours, du bannissement pour trois ans du ressort du bailliage de Saint-Pierre-le-Moûtier, d'une interdiction permanente à se rendre à Paris... Cet épisode rend bien compte du peu de scrupules dont faisaient preuve les marchands de grain de l'époque, attitude qui détermina sur Villapourçon l'émergence d'une émeute... Dans le même registre, mais bien plus tard, puisque les faits datent de 1924, une petite fille, Jeanne, de la famille Marceau, avait été découverte assassinée longtemps après sa disparition un certain 17 novembre, l'assassin, un certain François Laudet, 52 ans, un homme a priori sans histoires, découvert et arrêté le 26 novembre par le commissaire Mutel, ayant reconnu les faits, accomplis sous les yeux de sa propre famille. L'affaire fut jugée à Château-Chinon les 18 et 19 novembre 1924 devant une foule chauffée à blanc. L'affaire, qui eut un retentissement énorme dans la Nièvre, faillit passer en cassation ; François Laudet, confondu de ses faits, fut condamné à mort au terme de la séance du 19 novembre.

Suivant Joseph Bruley, il y avait à la Courbasse un ancien manoir, qui a complètement disparu. A l'emplacement de la ferme actuelle, se trouvait une maison forte qui ne lui légua qu'une tour carrée, lieu de la seigneurie de Villapourçon qui mouvait de la châtellenie de Moulins-Engilbert. Le bâtiment le plus ancien de cette ferme, du 15ième ou du 16ième siècles, sert actuellement de grange.

A la marge de ces activités centrales, plusieurs services, commerces et artisans se sont installés sur la commune, dont un menuisier-ébéniste au Ruisseau du Riz, qui malheureusement cessa toute activité en mai 2007, un informaticien aux Rompas, un relieur-doreur au bourg et un joaillier au Pont Mousseau. L'artiste-peintre Gaston Chaissac (1910 - 1964) s'installa dans la commune de 1926 à 1937 où il travailla dans la cordonnerie familiale. Plus récemment, c'est Isabelle Lemoine qui s'établit depuis 1993 au Domaine du Goué en tirant des paysages toute l'inspiration de ses pastels et toiles. Et, au Moulin Chétif, Marinette Janvier, qui croisa bien des fois Gaston Chaissac, en tira bien des paramètres culturels et folkloriques par des poèmes et anecdotes savoureuses, comme Ma Grelotterie (1974) et Autour d'un teugnon (1989). La présence massive des forêts (plus de 1.500 ha dans les environs immédiats) autorisa même l'implantation à Petiton d'une scierie artisanale. Le tourisme et les loisirs ne sont pas oubliés puisque la municipalité propose un gîte et un camping disposant d'une piscine découverte chauffée par des panneaux solaires. Enfin des gîtes ruraux et d'étape ont été aménagés à Fragny, sous la Range et au Moulin de Rangère, ce dernier dans les gorges de la Dragne, non loin du barrage. Sans parler d'un hôtel aux Bourbas (actuellement l'"Hôtel des Excursionnistes") qui, faute d'avoir été mis aux nouvelles normes, sans doute par faute de moyens, a dû cesser son activité hôtelière.

Villapourçon connaît le plus fort taux de résidences secondaires du canton : 46,2 % des 593 logements répertoriés dans la commune. Elle est aussi la commune où le taux d'activité des 20-59 ans et le revenu annuel moyen des ménages sont les plus bas : respectivement 72 % et 10.820 € / an sans cependant détenir actuellement le pompon de l'exode. Villapourçon comptait 3.200 habitants en 1901, elle n'en comptait en 1999 plus que... 537, 457 en 2006. L'émigration "vers la grand'ville" fut surtout décisive après la première Guerre Mondiale.

Néanmoins, il n'y a pas si longtemps, Villapourçon connaissait jusqu'à la fin du 19ième siècle une activité minière locale significative : une mine de plomb argentifère près de Rangère, une mine de fer à ciel ouvert au dessus du Moulin de la Ruchette, en forêt de Châtillon, une carrière de marbre près du Puits, actuellement abandonnée, une mine de pyrite, aux Prabis, les gisements de Champrobert... Cette activité minière n'en a jamais altéré le paysage sylvo-pastoral de la commune. Une verrerie, dite la verrerie de Faulin, est attestée au lieu-dit de Faulin au 16ième siècle et Guy Jacquinet, maître verrier, mort en 1557, y résidait ; on en voit encore, sur le ruisseau encaissé de la Maria, les ruines du moulin. Un four à chaux a même fonctionné pendant la période gallo-romaine et le lieu-dit qui l'abrite en porte encore le nom : Lachaux.

Habitat dispersé comme il est de rigueur dans la région du fait du ruissellement omniprésent dans le bassin-versant, l'architecture se ressent du climat local semi-monagnard. Une foultitude de hameaux, dont certains, comme les Marceaux, se situent sur d'anciennes voies gallo-romaines, s'égrènent du Bois de la Gravelle au cours de la Dragne, et même au-delà vers Sanglier. L'ardoise est de règle sur ces toits de fermettes à long pans, ces fermettes à un seul niveau montées sur caves, aux murs généralement crépis de gris, parfois également couverts d'ardoises pour les plus exposés, murs abritant, comme partout ailleurs, et l'habitation et les corps d'exploitation, l'ouche entourant ou jouxtant le bâtiment avec le potager.

Le Château des Moines, sur le flanc occidental à l'orée des bois de Rangère, ne fait pas exception à cette règle. La fontaine-lavoir dite du Crapaud s'y trouvait à proximité, près d'une mare, bien connue des lavandières des années cinquante. De la terrasse du château, on a une très jolie vue sur Villapourçon et le Nivernais, et une scène des "Célibataires", de Montherlant, y fut même tournée. Lieu d'une ancienne villa dite villa cavanas, plus tard la Chassagne, il fut effectivement occupé par des moines à l'origine ; il fut la demeure du colonel François Marie Leblanc (1764 - ?), époux de Jeanne Dubois, jusqu'au premier Empire, lequel, chef de brigade, commandant la légion révolutionnaire de la Nièvre contre les Vendéens, échappa de justesse à la guillotine sous la Terreur : il avait eu une fille, Anne (1792 - 1863), "maitresse d'école" que l'on appelait Antoinette, et qui se maria à Villapourçon en 1818 avec Lazare Etienne Breugnot, artiste et homme cultivé, pour vivre avec lui à Château-Chinon et eut une liaison avec Michel Bogros, marié avec Françoise Devoucoux, employé aux contributions indirectes, poète et auteur des "Rêveries et Réalités" (1872), frère du docteur Jean-Annet Bogros, né en 1786 dans le Puy-de-Dôme, et père naturel d'une certaine Louise, qui eut une relation épistolaire avec Honoré de Balzac et devint l'un de ses personnages (Louise de Chaulieu). Michel Bogros est également le frère de Jacques Michel Edmond Bogros, devenu en 1848, le diplôme obtenu, le "Docteur Bogros", natif de Château-Chinon en 1820, et actuellement surtout connu pour deux ouvrages, l'un sur Château-Chinon (1864) et l'autre sur le Morvan (1873) ; puis François Marie Leblanc se retira comme marchand à Autun où il mourut vers 1840, vendit le château au baron Jean Marie Félix Cottu (1821 - 1886), issu d'une famille de l'ancienne noblesse du soissonnais, qui occupa diverses préfectures de 1871 à 1886 et fut même attaché à l'ambassade de France à Londres de 1845 à 1847, fils de Jean-François (1778 - 1849) et de Marie Madeleine (Catherine Bertille César Olympe) de Fity-Patrick, époux en 1856 d'Agathe Henriette Elisabeth Le Nain, lequel le remania pour lui donner son aspect actuel mais ne l'habita qu'en été ; il devait mourir prématurément après avoir eu trois enfants. Jean Marie Felix, qui avait collaboré dès 1844 avec la Société Eduenne d'Autun, avait des attaches par son frère Antoine Marie Felix (1824 - 1898), secrétaire d'ambassade et diplomate, et l'une de ses petites-filles et filleule, Marie Antoinette Elisabeth, dont nous reparlerons, au château de Limanton, ancienne propriété de la famille de Bar. Et celui-ci devait, à la mort de Jean-Marie Félix, reprendre le château des Moynes en y laissant sa belle-soeur. Cela dit, la famille Cottu étant très vaste et ramifiée, avec même une implantation au Québec, c'est une lignée parallèle, celle de Charles Joseph Théodore Cottu (baron), né en 1810, époux en 1842 d'Anne Pauline Rousseau, qui généra un certain Henry Louis Félix Cottu (1847 - 1926), qui fut préfet de l'Aveyron en 1871 puis de Seine-et-Oise en 1880 et finança la construction d'un chemin de fer au Guatemala en 1889. Quant à la baronne Cottu de Villapourçon, née Le Nain, qui devait lui survivre longtemps après, elle ne doit pas non plus être confondue avec une certaine Madame de Lacan (Olympe de Sainte-Olympe Lacan), née en 1790, qui, devenue en 1820 par son second mariage avec Charles Cottu (1778 - 1849), conseiller à la cour royale de Paris, "la baronne Cottu", eut, de 1818 à 1854, une correspondance suivie avec le prêtre Félicité Robert de Lamennais, lettres qui furent publiées en 1910 par le comte d'Haussonville, et perdit également prématurément son premier mari, avec lequel elle s'était séparée, en 1827. Les deux baronnes, qui étaient les alliées de la même famille, avaient en effet toutes les deux, mais à des périodes différentes, des convictions religieuses profondes, la baronne Cottu de Villapourçon ayant été pour sa part "missionnée" par le diocèse de Nevers pour la cathéchèse. C'est actuellement, via un mariage contracté en 1920 entre Elisabeth (Marie Antoinette) Cottu (1891 - 1926), petite-fille de Jean Marie Félix, et Ferdinand (Henri Joseph Charles) de Larminat (1890 - 1968), une propriété des de Ganay, Roseline de Larminat (1921), une de leur fille, qui habite actuellement à Paris, s'étant mariée en 1953 à Villapourçon avec le comte Pierre-Armand-François de Ganay (1911 - 1994). La famille de Larminat a bien connu le Morvan où elle avait servi dans un domaine à Pannecière, le père de Ferdinand, René Francois Marie de Larminat (1859 - 1921), y ayant été un temps nommé Garde Général des Eaux et Forêts. La famille de Ganay, pour sa part, a également de vieilles assises dans la région : Nicolas de Ganay (? - 1750), capitaine d'infanterie, époux en 1715 de Marie Jeanne Sallonnyer, possédait par son épouse au 18ième siècle la terre du Pavillon à Moulins-Engilbert après l'avoir été au siècle précédent des fiefs de Velée et des Champs (Saône-et-Loire). Elle s'est notamment illustrée, dans une branche parallèle, par la tradition hippique du marquis Jean (Anne Charles) de Ganay (1861 - 1948) reprise par son fils le comte François (Pamphile Guichard Anne) de Ganay (1904 - 1984). Roseline (Marie Aimée Madeleine) de Larminat épouse puis veuve de Ganay a également, par son défunt mari, une propriété à la Ferrière, sur la commune de Beaumont-la-Ferrière (Nièvre), dont le château a été bâti en 1860 sur une ancienne maison de justice. Son défunt mari, capitaine à la direction de l'armée de terre, fut un temps maire de Beaumont-la-Ferrière. Roseline de Larminat a une soeur, Madeleine, née en 1924, qui se maria également à Villapourçon en 1950 avec un certain Olivier Napoléon Le Roux (1919 - 1988), le couple ayant eu quatre enfants. Les épouses Le Roux et de Ganay ont en commun des parcelles de forêts qu'elles valorisent à Villapourçon et environs proches. Quant à Roseline, elle contine de détenir, via la souche Cottu et de Larminat, des terres sur la commune de Limanton.

L'église du village, dédiée à Saint Symphorien, d'un style roman très austère, sans caractère, date vraisemblablement du 12ième siècle (suivant V. Moreau). Elle faisait curieusement partie du diocèse d'Autun, ce jusqu'à la Révolution Française, l'autunois Saint-Symphorien expliquant très vraisemblablement cela. Brûlée par les hugnenots en 1570, elle a été remaniée au 18ième siècle (1776) et en partie reconstruite au 19ième siècle, le clocher, abattu pendant la Révolution, rebâti en 1844 avec la flèche polygonale actuelle. L'Eglise contient quelques éléments de valeur comme une statue en bois polychrome de Saint-Jean-Baptiste du 18ième, en fort mauvais état malheureusement ; une Piéta du 18ième, en bois sculpté, qui a été repeinte ; un grand Christ, en bois repeint, du 17ième ; une chaire à coquille du 18ième ; un tabernacle en bois sculpté, datant de Louis XVI ; une toile d'Ede de Skoda de 1860 donnée l'année suivante par l'Empereur à la demande du curé de Villapourçon qui, en 1859, avait sollicité l'Impératrice Eugénie, pour la décoration de l'église. Pendant longtemps, les dîmes de la paroisse du diocèse d'Autun étaient perçus, après 1614, par le baron de Larochemillay. Et, le 26 mars 1906, le portail de l'église fut défoncé par ceux qui étaient, au lendemain de la loi de 1905 portant séparation de l'Eglise et de l'Etat, chargé de procéder à l'inventaire des biens d'églises.

Quant au village lui-même, rares sont les maisons à un étage (ou à deux niveaux) : quatre au totale ont été dénombrées, de style semi-urbain, en plus de la mairie et de l'école. Un relais y avait été aménagé dès le 18ième avec un porche d'entrée, une cour, un puits et des bâtiments destinés à l'hébergement et à la restauration des voyageurs, postillons et coursiers, le restaurant existant toujours. Six foires annuelles attiraient une foule considérable, la fête de la Saint-Barthélémy s'étalait sur trois (3) jours. Sur le plan scolaire, la commune est si grande et certains hameaux si importants, qu'il a bien fallu construire trois (3) écoles supplémentaires (en plus de celle du bourg central). Parmi ces hameaux, fort nombreux, citons Fragny, lieu d'une ancienne villa romaine, Cussy qui, avec son château moderne construit en contrebas, fut le berceau de la famille Dubosc qui exerça l'office de bailli de haute justice, reçu de Louis II de Crécy, comte de Nevers, en 1327 ; Rangère, dont le barrage actuel alimente six (6) communes en eaux potable, dont Moulins-Engilbert et Saint-Honoré-les-Bains ; les Marceaux, déjà cités, qui fut le berceau d'une famille très prolifique qui essaima dans tout le Morvan, lieu de passage d'une voie romaine descendant des bois de la Gravelle ; Sanglier, pittoresque hameau sur sa hure que l'on atteint par une route à lacet depuis le pont du Mousseau ou les Bourbas, lieu de passage de l'ancienne voie romaine qui reliait Bibracte aux Eaux de Nisincius (St-Honoré). Citons encore les autres, pour mémoire : a l'Est le Puits, Petiton, le Foudon, au Sud Avaux, la Ruchette, Montserin et le Mousseau. Certains de ces hameaux, comme Le Bouche et Le Foudon, abritèrent des résistants pour le compte du maquis des Fréchots. Et bien des résistants de Villapourçon et des alentours se retrouvaient à l’hôtel tenu par M. Pauchard aux Bourbas.

Ce milieu semi-montagnard au climat assez rude appelle surtout un tourisme de passage essentiellement estival et printanier. Le caractère accidenté de la commune lui confère de pittoresques petites routes serpentant de vallons en vallon dans le bocage avant de s'enfoncer dans les forêts profondes de la Gravelle ou de Châtillon. Beaucoup d'entre elles, parfois non asphaltées, ne mènent qu'à quelques maisons, souvent abandonnées car trop isolées, à l'orée des bois et se poursuivent par d'antiques chemins forestiers plus ou moins défoncés par les débardeurs de grumes. Bien des parcours restent à découvrir, à pied, avec de jolis points de vue, et ceux de la cascade de la Dragne ou de la retenue de Rangère sont des plus appréciés. Enfin, dans ce décor de moyennes montagnes, fortement rétenteur de vieilles traditions culturelles et musicales, comme celles du légendaire José Frisanon, ainsi que de parlers locaux, retentit parfois la musique des "Maîtres Sonneurs" lors d'une animation festive de fin d'été.


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